En 1972, les Établissements Bernard Hayot vendaient des produits chimiques agricoles en Martinique. On ne retrouve aucune trace de la société BAMEX sur internet. Et ça ne dérange personne.
Ivresse de la violence aveugle
La distillerie JM à Macouba a été vandalisée, le 12 février dernier, par un groupe d’individus se voulant des militants anti-chlordécone et qui s’opposeraient à des symboles qui rappelleraient l’esclavage…
Quel responsable politique peut rester silencieux devant la violence aveugle qui sévit de plus en plus souvent, en toute impunité, dans notre pays ?
Chargé du développement économique de la Martinique à la CTM, je ne peux, pour ma part, me résigner à voir détruire des outils de travail, qu’importe la taille des entreprises, leurs activités ou leurs propriétaires.
Non seulement notre tissu économique est déjà fragile, mais il l’est encore davantage dans le contexte de pandémie auquel nous sommes tous confrontés.
En outre, le saccage de cette distillerie est réalisé dans le Nord de la Martinique, zone de sous-emplois où les entreprises sont peu implantées.
Dans le dos du Peuple
Partout, des travailleurs ont déjà perdu leur emploi, d’autres résistent et se battent pour sauvegarder le leur. Des chefs d’entreprises s’endettent pour essayer de garder la tête hors de l’eau, maintenir leurs commerces ou industries et préserver leurs salariés du choc du chômage.
Des pseudos révolutionnaires sillonnent la Martinique en s’autoproclamant justiciers d’une cause pour laquelle ils affirment, à leur seule unanimité : agir pour le Peuple, au nom du Peuple mais assurément dans le dos du Peuple !
Car, qui peut légitimement croire qu’une poignée de briseurs de statues, d’incendiaires, de casseurs, de démolisseurs de patrimoine qui bientôt s’en prendront aux églises, aux bibliothèques… comme « symboles du colonialisme et de l’esclavage » ont l’adhésion du Peuple pacifique et raisonnable dont ils se réclament ?
Le Peuple a ses élus, démocratiquement désignés. C’est à eux qu’il appartient de prendre la parole en son nom et non à une poignée d’activistes, face auxquels j’invite la classe politique à rompre le silence.
La Martinique est confrontée à de graves problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Nous ne pourrons nous en sortir que rassemblés dans un esprit de dialogue constructif.
Yan MONPLAISIR
Vice-Président de l’Assemblée
de la CTM, le 13/02/21