Lors de la world Cup 2014 au Brésil, ce temple du métissage a offert au monde une capture photographique étonnante de sa situation sociale. En effet, les téléspectateurs du monde entier, férus de football, ont pu découvrir une frappante dimension pigmentaire dans les tribunes des stades. Les comme Pelé étaient un peu…peu. Les plans télévisuels montraient très peu de noirs dans les rangs des cariocas. Vraiment très peu pour ne pas dire Pas du tout.
A l’île de La Réunion, les noirs (cafre konyé – cafre maloki – cafre de cafre) qui pourtant représentent près de 45% de la population, semblent subir les mêmes affres que le prisme utérin, que la volonté du tout métissage offrent. Une pernicieuse exclusion iconographique.
Prenons aujourd’hui le cas d’une communication institutionnelle, payée par les deniers du contribuable, celle du Conseil régional de ce département français de l’Océan Indien. Le casting photographique n’a rien d’anodin. Pire il est affreusement conscient…ce qui à mon avis démontre une démarche élue et approuvée au sein de la collectivité.
Nous avons recueillis ces images sur les grilles de l’institution au niveau de la rue de Paris à Saint-Denis. Elles sont visibles par tous.
Elles font parties du paysage peï.
Et la plus choquante c’est celle qui montre des jeunes diplômés. Pas un cafre sur une vingtaine. Pas un cafre. Na poin.
Les cafres sont-ils en marge de la réussite ?
Pourquoi ce gommage, cette exclusion iconographique ?
Il faut interroger intimement des cafres piétons pour arracher une pâle et timide indignation…ou une résignation empreinte de fatalisme quasi religieux. « …oui c’est vrai…mais peut-être que banna n’aime pas les cafres…nous sommes à la volonté de Dieu ».
Cet homme de 60 ans environ…me répond tout en marchant…histoire de ne pas trop se mêler de ces histoires qui aident à fuir…de ceci et de cela…je le regarde partir…et je me dis…fais pas chier…c’est la faute à banna…et vous me direz…c’est qui banna ? Banna? C’est les autres. Et c’est qui les autres ? Eh bien c’est pas nous. Au fait…
La Région Réunion aime t-elle les cafres ? C’est une bonne question.