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La réplique d’un bateau négrier toujours en projet à Nantes

Pourtant, le 5 décembre dernier, le conseil municipal de Nantes a voté une subvention de 20 000 € pour « réaliser des études de faisabilité du projet ». Depuis, l’architecte Guy Ribadeau-Dumas a rendu sa copie. Un document très précis de 45 pages. Mais Métisse à Nantes n’a toujours pas de nouvelles de la Ville.

Le bateau est-il concurrent du Mémorial à l’abolition de l’esclavage ?

Si pour certains élus, ce bateau risque « de ranimer les haines », Dieudonné Boutrin n’en démord pas : « Pas question de faire revivre les vieilles colères. » Il estime son projet comme un complément « indispensable » au Mémorial : « Par manque de repère concret, les élèves des écoles ont du mal à croire que l’esclavage a existé. Ils ne s’imaginent pas qu’on pouvait enfermer des Noirs dans ces bateaux de la mort et qu’on traversait les océans pour les vendre comme de la marchandise. »

Daniel Proust, le directeur du projet, va plus loin : « À Nantes, comme à Bordeaux, villes qui ont prospéré grâce au commerce triangulaire, toute trace a été gommée au fil des années. Le bateau, c’est la pièce manquante du puzzle de l’Histoire. » Bateau, mémorial : la concurrence des mémoires fait rage.

Comment financer le projet sans l’aide des collectivités locales ?

Difficile. Voire impossible. L’association espère bien sûr des aides de la ville de Nantes. « Ne serait-ce que nous permettre de nous installer dans l’une des cales de l’Île de Nantes », espère Dieudonné Boutrin. Les bâtisseurs ont aussi lancé une campagne de dons via internet (www.bateau-pedagogique.org), car « symboliquement, il est plus important pour nous d’avoir 15 millions de gens qui donneront un euro. Nous voulons avant tout que ce soit un projet citoyen ».

Mais c’est surtout par un appel aux mécènes que Métisse à Nantes compte boucler le financement. À partir de septembre, une exposition de l’artiste breton Guy Lorgeret (baptisée Container) sillonnera les États-Unis pendant au moins six mois. « Nous avons déjà des contacts avec des hommes d’affaires qui se sont montrés intéressés… »

 

Dossier Joël BIGORGNE

 

Source : http://www.ouest-france.fr

 

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