La Nouvelle route du Littoral reliant l’aéroport de Saint-Denis-de-la-Réunion au principal port de commerce de l’île va coûter plus de
133 millions du kilomètre.
Après la route des Tamarins, l’île de la #Réunion se lance dans un nouveau projet routier pharaonique baptisé la Nouvelle Route du
Littoral (NRL). Alors que la route des Tamarins, qui déroule ses 34 kilomètres à 400 mètres d’altitude dans l’ouest de l’île avec ses 4
ponts exceptionnels et ses 3 tunnels, avait coûté 1,3 milliard d’euros (pour un budget initial de 635 millions), la NRL et ses 12 km va
coûter 1,66 milliard. Ce qui en fait la route la plus chère de France au kilomètre (133 millions d’euros du km).
Cet axe routier pharaonique remplacera à terme l’actuelle route du littoral construite au pied d’une falaise qui relie le port de
commerce de la Pointe des Galets au chef-lieu Saint-Denis et à l’aéroport international Roland Garros. Il s’agit d’éviter les risques
géologiques (éboulements après les fortes pluies) et maritimes (fortes houles notamment en période cyclonique) pour les quelque 60.000 véhicules qui empruntent quotidiennement cette voie et de contribuer au développement économique de l’île.
Pour ce faire, la NRL sera construite sur la mer ce qui permettra de l’éloigner de la falaise. Elle sera également redimensionnée pour
résister aux houles cycloniques. Le projet de 4 voies, qui prévoit aussi une bande d’arrêt d’urgence et une piste cyclable, se compose de
2 digues (1 km et 5,7 km) et d’un viaduc de 5,3 km avec à chaque extrémité un diffuseur routier.
Vinci, Bouygues et Colas
Deux consortiums ont été retenus pour les travaux. Le premier emmené par Vinci, qui comprend Bouygues, Dodin et Demathieu & Bard, a fait une offre à 715,69 millions pour la construction du viaduc. Le second dirigé par les Grands Travaux de l’Océan Indien (GTOI), une filiale du groupe Colas, sera chargé de la construction des digues avec une proposition qui plafonne à 479,92 millions.
Le groupe Eiffage, qui avait été l’un des acteurs majeurs de la construction de la route des Tamarins, est le grand perdant de cet
appel d’offres puisqu’il n’a reçu qu’un lot de consolation pour la construction d’un viaduc de 290 mètres pour 37,6 millions. Eiffage a
d’ailleurs déposé un recours en référé pour obtenir une annulation de l’attribution des marchés.
Avec le démarrage du chantier de la NRL, qui doit intervenir fin 2014-début 2015 si le recours d’Eiffage ne provoque pas trop de
retard, le BTP réunionnais espère retrouver des couleurs. Le secteur, qui a connu un trou d’air après la livraison de la route des
Tamarins, a perdu 9.000 emplois en 5 ans (15.300 salariés en 2013) et son chiffre d’affaires est retombé à environ 1 milliard contre 1,46
milliard en 2009.
Selon les estimations, le chantier de la NRL devrait générer entre 2.500 et 2.800 emplois.
Source : www.challenges.fr