Marie-Léonard SÉNÉCAL lui fut un homme de couleur guadeloupéen accusé d’incitation à la guerre civile, d’incendie, de séparatisme et de vouloir répéter en Guadeloupe les évènements de Saint-Domingue. Les témoins à charge lui ont même attribué la création d’un drapeau révolutionnaire. Condamné aux travaux forcés à perpétuité en octobre 1851, SÉNÉCAL fut déporté au bagne de Cayenne. En 1862, libéré du bagne mais banni du territoire français et des colonies, il s’installa à Haïti où il mourut[4].
Les préoccupations nationalistes ou séparatistes sont globalement absentes et même irrecevables tant chez les esclaves martiniquais insurgés du 22 mai 1848 que chez les abolitionnistes locaux ou de la métropole. Chez les abolitionnistes de la métropole cela se lit dès la préparation de l’émancipation. Ainsi, dans le premier rapport sur le travail de la commission d’abolition qu’il remet au Gouvernement provisoire en avril 1848, SCHŒLCHER écrit : « Les colonies régénérées rentrent dans la grande famille, et il est juste qu’elles jouissent, sans délai, du droit de représentation à l’Assemblée nationale.» Ceci se traduisit dans les faits puisque le décret posant le principe de l’émancipation et instituant la commission d’abolition datant du 4 mars 1848 est suivi de celui, daté du lendemain 5 mars, octroyant aux colonies une représentation à l’Assemblée nationale.
De même, chez les esclaves libérés, la volonté d’être intégrés à la nouvelle République après leur émancipation ne fait aucun doute. De fait, selon Pierre Dessales dès la proclamation de l’abolition le 23 mai, les nouveaux affranchis manifestent leur joie aux cris de : « Vive la République ! Vive la Liberté ! » et « des pavillons tricolores pendent à toutes les fenêtres. On porte à la boutonnière trois rubans.»[5]
Même chez les blancs créoles partisans de l’abolition, cette intégration n’est pas remise en question. On en veut pour preuve la proclamation de Louis Thomas Husson, Directeur provisoire de l’intérieur, aux cultivateurs esclaves, publiée en français et en créole, le 31 mars 1848. Abandonnant les positions autonomistes traditionnelles de sa classe, HUSSON ne fait aucunement allusion à une quelconque séparation de la Martinique à la France dans son adresse. Au contraire, il écrit :
« Louis-Philippe pas le Roi encor ; c’était li qui pas té soucié fait zautes libres yon foi.
Li té vlé chaque moune gagné corps yo yo même, tandis que la République ca lé payé pour toute moune yon foi. (…) Zautes toujours esclaves jusque temps la Loi rivé. Alors général Rostoland va voyé moin di zautes : la Liberté rivé, vive la République ! »[6]
En somme les mêmes mots que les esclaves se libérant deux mois plus tard. S’il est vrai que ce texte est fortement empreint de toute une démarche paternaliste envers les esclaves[7], il n’en demeure pas moins que l’utilisation du créole répond aussi à une démarche démagogique : « (…) c’est parce qu’il a conscience d’un impact populaire et qu’il pressent son prochain besoin politique des cultivateurs nègres (qui seront sous peu des électeurs) que Louis Thomas HUSSON use du créole en complément du français », nous dit Lambert-Félix Prudent[8].
En ce sens HUSSON se place résolument dans une logique de conquête des institutions démocratiques dont il sait leur installation imminente dans les colonies, à l’instar de la métropole. Il n’est donc pas question pour lui, comme pour les autres, esclaves ou abolitionnistes, de séparation avec la France, mais bien d’intégration de la Martinique à la République.
Ainsi, l’abolition consacrant la lutte pour la liberté, accordait aussi la citoyenneté aux nouveaux affranchis. Pourtant, cette citoyenneté n’octroyait pas l’égalité complète des droits, notamment en matière institutionnelle. Les colonies, ne bénéficiant pas du même statut constitutionnel, des mêmes lois et de la même administration que la métropole, restaient en fait des terres d’exception. De ce fait, au lendemain de l’abolition, le thème de l’assimilation, complètement occulté pendant la période de réaction qui s’opère après la période révolutionnaire, réapparaît dans le discours colonial à la faveur du retour de la République et de l’abolition de l’esclavage, faisant de cette période, le creuset du discours assimilationniste qui marqua le débat politique à la Martinique jusqu’en 1946.
Incontestablement, c’est dans le modèle schœlchérien de réorganisation ou de régénération des sociétés coloniales post-esclavagistes que se forge le discours assimilationniste après l’abolition. En effet, SCHŒLCHER ne faisait pas de l’abolition une fin en soi, mais le début d’une ère nouvelle pour les colonies. Une ère de prospérité, disait-il dès les premières lignes de son ouvrage de référence, Des Colonies Françaises, Abolition immédiate de l’esclavage : « Emancipation des noirs, tel est notre premier vœu. Prospérité des colonies, tel est notre second vœu.»[9]
C’est la foi en ce « second vœu » qui guida toute l’action politique de SCHŒLCHER sur les questions coloniales au cours de la longue carrière qu’il connut après l’abolition. Cette prospérité souhaitée par SCHŒLCHER prenait forme dans un projet de réorganisation socio-économique des colonies dont le volet institutionnel préconisait une assimilation totale de ces dernières à la métropole.
Le projet schœlchérien proposait une réorganisation complète de la société coloniale après l’abolition. Les anciens esclaves vivraient selon des principes nouveaux pour eux : libres, ils toucheraient un salaire pour leur travail, pourraient constituer une famille en se mariant « légalement » et leurs enfants iraient à l’école ; citoyens, ils pourraient exercer leurs droits civiques, lors des consultations électorales, notamment. Cette réorganisation impliquait donc l’application des acquis républicains dans les colonies et de ce fait, l’usage dans les colonies des mêmes lois régissant la métropole. En somme, elle impliquait l’assimilation des vieilles colonies aux départements français ce qui leur conférerait le statut de « départements d’outre-mer ». Selon René ACHEEN, Schœlcher aurait utilisé ce terme pour la première fois dans son ouvrage La Vérité aux Ouvriers et Cultivateurs de la Martinique paru à Paris en 1849. Mais il semble que l’abolitionniste l’ait utilisé dès 1833 dans son ouvrage De l’esclavage et de la législation coloniale en affirmant que : « les colonies sont autant de départements français » [10].
Axe majeur du projet schœlchérien, l’assimilation avait pour objectif d’intégrer les colonies dans le domaine du droit privé et du droit public en vigueur en métropole et de mettre fin à toutes les inégalités. « En faisant des hommes libres, la République ne pouvait leur imposer d’autres lois que celles du droit commun (…) » affirmait SCHŒLCHER en 1849[11].
Dans le sillage de Schœlcher, on trouvait la majorité des hommes de couleur qui aspiraient à prendre une part effective dans l’exercice du pouvoir politique et voyaient en l’application des principes républicains, donc de l’assimilation, le seul moyen d’y parvenir. Ce courant républicain de couleur était partisan de l’égalité et réclamait l’instauration des institutions démocratiques républicaines dans les colonies. Il revendiquait une assimilation complète des colonies à la métropole. Les personnalités marquantes de ce courant étaient des membres de l’élite des gens de couleur comme François Auguste PERRINON ou des notables comme Pierre PORY PAPY[12], qui s’étaient déjà illustrés sur le front de l’abolition. Mais on y trouve aussi des hommes de couleur de conditions plus modestes, comme Louisy MATHIEU en Guadeloupe ou Victor MAZULIME en Martinique.
A partir de 1848, sous l’impulsion de loges maçonniques[13], la Martinique tout comme la Guadeloupe, connurent une floraison de clubs politiques, de banquets républicains et de réunions organisés par le courant républicain de couleur de tendance schœlchériste que l’on qualifiait alors de Parti Rouge. Ainsi, comme le souligne Nelly SCHMIDT, « en 1848, la revendication de l’assimilation coloniale dépassa le stade de principe pour accéder à celui de courant politique, synonyme de la tendance républicaine schœlchériste. »[14]
Pour soutenir leur action, les républicains schœlchéristes se dotèrent de journaux de propagande : Le Progrès paraît à partir de juin 1849 en Guadeloupe et La Liberté à partir d’avril 1850 à la Martinique. Ces journaux jouèrent un rôle déterminant non seulement dans la construction et la diffusion du discours assimilationniste localement mais aussi dans l’émergence de cadres et d’un personnel politique capable d’animer le mouvement. En effet, Jacques ADELAIDE MERLANDE note à propos de la liste composant les actionnaires de La Liberté que « c’est déjà le personnel politique de couleur, des premières décennies de la IIIème République ». On y trouve en effet « les DUQUESNAY en premier lieu, mais aussi un VOLNY, un Victor HURARD, un LARCHER, un SEVERE, un GODISSARD jeune, les DEPROGE»[15].
Face à ce courant républicain de couleur de tendance schœlchériste, le parti de l’Ordre animé par les colons, s’oppose à l’introduction d’institutions démocratiques dans les colonies et refuse de partager le pouvoir avec les mulâtres. Héritiers directs des grands blancs du XVIIème siècle et de la période révolutionnaire, les partisans de ce courant affichent des positions résolument anti-assimilationnistes et préconisent pour les colonies une autonomie aussi large que possible. Ecartés du pouvoir après les élections législatives d’août 1848[16], les colons trouvèrent un allié de poids en la personne de Cyrille Charles Auguste BISSETTE, homme de couleur, ardent défenseur de l’abolition et victime du système judiciaire en vigueur avant l’abolition, mais en profond désaccord avec le camp schœlchériste.
Né le 9 juillet 1795 au Fort-Royal, d’une fille naturelle de Joseph TASCHER de la PAGERIE, mariée à Charles Borromée BISSETTE, il doit sa popularité à son passé de « martyr de la liberté » [17]. Deux exemplaires d’une brochure intitulée De la situation des gens de couleur libres aux Antilles Françaises, un projet d’adresse et diverses pétitions ayant été retrouvés chez lui, en décembre 1823, il est condamné, en janvier 1824, avec Louis Fabien et Jean-Baptiste Volny, aux galères à perpétuité. Après son pourvoi en cassation, en 1827, il est condamné au bannissement pour dix ans. Dès lors, son action est tout entière dévouée à la propagande antiesclavagiste et à l’amélioration du sort des hommes de couleur en multipliant les publications notamment La Revue des Colonies fondée en 1834.
Sa brouille avec Schœlcher en 1845, lui valu d’être écarté de la commission d’abolition et est à l’origine de la haine féroce que se vouèrent les deux hommes et leurs partisans. L’alliance de BISSETTE avec les colons se concrétise après son retour d’exil en avril 1849. Partisan de « l’oubli du passé » dans le but d’appliquer une politique de conciliation entre toutes les races et toutes les classes composant la société post-esclavagiste, il multiplie les rencontres avec les colons et se réconcilie même avec ceux qui l’avaient autrefois combattu.
En matière institutionnelle, le credo de BISSETTE s’aligne sur celui de ses nouveaux alliés et s’oppose à celui des schœlchéristes . « Aux colonies, la question politique n’est pas et ne saurait être la question politique de la France (…) Sans doute les colonies tendent-elles de plus en plus à s’assimiler aux départements de la Métropole, mais cela n’existe pas encore» proclame-t-il en 1850 dans son ouvrage Réponse au factum de M. Schœlcher intitulé « La Vérité », paru à Paris.
L’immense popularité dont jouissait BISSETTE auprès de la population martiniquaise en raison de son passé de martyr du système de l’époque esclavagiste lui permit, aux élections législatives de juin 1849, non seulement de se faire élire mais aussi de faire élire, Augustin PECOUL, le représentant du parti de l’Ordre battu en 1848. Ces élections de 1849 marque un recul du camp schœlchériste, à la Martinique[18]. Pourtant, la brusque accélération de son histoire, en 1848, y permet la mise en place de tous les fondements du discours assimilationniste. Désormais, à la Martinique, cette idée fut étroitement liée aux principes républicains. Localement en effet, c’est depuis cette période que les principaux partisans de la doctrine assimilationniste se retrouvent dans les rangs des républicains, avec toutes les nuances que suppose cette appellation.
Toutefois, pour ceux-ci, l’assimilation ne répondait pas seulement à l’instauration d’un statut juridique calqué sur celui de la métropole, mais surtout complétait la liberté, octroyée lors de l’abolition de l’esclavage, avec l’égalité. L’assimilation symbolisait, en effet, l’accession à l’égalité des droits, principe républicain fondamental que le pouvoir central n’avait pu, n’avait su ou n’avait pas voulu mettre en place, mais qui devait conduire au renversement de l’ordre ségrégationniste qui perdurait à la Martinique, malgré la disparition de la société esclavagiste.
L’argumentaire développé ici ne tient aucunement ni à légitimer ni à faire l’apologie et la propagande d’un quelconque courant assimilationniste actuel ou à faire perdurer celui qui a pu exister dans le passé proche. Il vise plutôt à rétablir des vérités sur les objectifs poursuivis par les partisans de l’abolition de l’esclavage et les esclaves eux-mêmes au moment de leur lutte. Il participe à une démarche plus globale de lecture honnête de l’histoire de la Martinique aspirant à faire le peuple qui l’habite se connaître lui-même, sans qu’il ne tombe dans l’autodénigrement que lui a inculqué les schèmes mentaux lénifiants du colonialisme, mais sans non plus qu’il ne verse dans le nombrilisme incandescent que tente de lui imposer le courant extrémiste du nationalisme local, frustré d’un passé durant lequel le combat pour l’égalité a emprunté d’autres voies que la lutte armée contrairement par exemple aux cas cubain, jamaïquain ou haïtien.
[1] Voir Edouard de LEPINE, « Refuser toute mutilation de notre histoire », Communication au colloque « émancipation, citoyenneté, droits de l’homme » organisé par le Conseil Général de La Réunion sous l’égide de l’U.N.E.S.C.O à Paris le 21/04/1998 in Dix semaines qui ébranlèrent la Martinique (25 mars – 4 juin 1848), Ed. Maisoneuve & Larose, Paris, 1999 et Questions sur l’histoire antillaise, Ed. Désormeaux, Fort-de-France, 1978
[2] Réédité par les Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques dans la collection FORMAT 28 en 1998 avec une préface de Lucien ABÉNON. On peut aussi se référer à la réédition de la Société d’Histoire de la Guadeloupe et la Société d’Histoire de la Martinique, Basse-Terre – Fort-de-France, 1976.
[3] Ibid. pp XLI-XLII
[4] Pour une approche complète de l’action de Marie-Léonard Sénécal, voir Inez FISCHER-BLANCHET, « Troubles paysans en Guadeloupe : l’affaire Sénécal », in Cimarrons I, Institut Caraïbe de Recherches Internationales en Sciences Humaine et Sociales (ICRISHS) et Ed. Jean-Michel Place, Paris, 1981 ; Nelly SCHMIDT, « Procès et condamnés politiques dans les colonies françaises des Caraïbes pendant la deuxième moitié du XIXème siècle », in Les victimes de la répression en France et en Europe au XIXème siècle, Colloque de la Société d’Histoire de la Révolution de 1848 et des révolutions du XIXème siècle, Ed. Créaphis, Paris, 1991 ; Oruno D. LARA, De l’Oubli à l’Histoire. Espace et identité caraïbes, Maisonneuve et Larose, Paris, 1998
[5] Pierre DESSALES, La vie d’un colon à la Martinique au XIXème siècle, Note du 24 mai 1848. Correspondance présentée par Henri de FREMONT. 4 Tomes. Ed. Désormeaux, Fort-de-France, 1987.
[6] Traduction : Louis-Philippe n’est plus le roi ! C’est lui qui entravait votre libération. Il voulait que chacun se rachetât, tandis que la République paiera pour tout le monde à la fois. Vous êtes toujours esclaves jusqu’à l’arrivée de la loi. Dès lors, le général Rostoland m’enverra vous dire : la Liberté est arrivée, Vive la République !
[7] Ces caractères sont bien montrés par Aimé CESAIRE dans l’introduction de Victor SCHŒLCHER, Esclavage et colonisation, P.U.F, Paris, 1948 ; par Edouard GLISSANT dans Le Discours Antillais, Seuil, Paris, 1981 ; par Armand NICOLAS, La révolution anti-esclavagiste de mai 1848 à la Martinique, supp. Action n°13, Imp. Populaire, Fort-de-France, 1967 et par Richard D.E BURTON, La Famille coloniale. La Martinique et la mère patrie 1789-1992, Op. Cit.
[8] Lambert-Félix PRUDENT, « L’irruption de l’écrit créole dans l’abolition de l’esclavage : la proclamation de Husson » in Actes du Colloque du 21 mai 1997. 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, Département d’Histoire de l’U.AG
[9] Voir, Victor SCHŒLCHER, Des Colonies Françaises, Abolition immédiate de l’esclavage, Op. Cit.
[10] Voir Victor SCHŒLCHER, Polémique Coloniale, Coll. Les Antilles après l’abolition, Ed. Désormeaux-L’Harmattan, Fort-de France, 1979 (réédition de 1882). Préface de René ACHEEN
[11] Voir Victor SCHŒLCHER, La Vérité aux Ouvriers et Cultivateurs de la Martinique, Ibid.
[12] Considéré comme le plus influent des libres de couleur de Martinique à la veille de l’abolition, cet avocat, 1er adjoint au maire de Saint-Pierre, joua un rôle déterminant dans les évènements des 20-23 mai 1848 en prenant fait et cause pour les esclaves insurgés. Il fit le conseil municipal voter l’abolition obligeant le gouverneur Rostoland à la proclamer. Par la suite, il siégea au Conseil Privé de Perrinon et fut candidat aux élections législatives de 1848 et 1849.
[13] Les disciples d’Hiram en Guadeloupe, L’Union en Martinique
[14] Nelly SCHMIDT, L’engrenage de la Liberté. Caraïbes. XIXème siècle, Publication de l’Université de Provence, Aix-en-Provence, 1995.
[15] Jacques ADELAIDE MERLANDE, Historial Antillais, Dajani, Pointe-à-Pître, 1981, Tome IV. p. 95
[16] Ces élections consacrèrent la victoire du courant abolitionniste quoique divisé. En Martinique, Bissette (élection invalidée à cause de ses démêlés avec la justice pour endettement), Pory-Papy et Schœlcher furent élus à une écrasante majorité face aux candidats des colons, Husson, Augustin Pécoul et Le Pelletier de Saint-Rémy. La Guadeloupe suivit la même tendance où Perrinon, Schœlcher et Charles Dain (colon abolitionniste) triomphèrent de Bissette, Jabrun et Guillet.
[17] Stella PAME consacre à Bissette une biographie rompant avec l’image traditionnelle de « brebis galeuse de la gauche martiniquaise » (expression de Richard D.E Burton dans La Famille Coloniale, Op. Cit.) qui lui est dévolue. Voir Stella PAME, Cyrille Bissette. Un martyr de la liberté, Ed.Désormeaux, 1999.
[18] Schœlcher ne conserva son siège de député que grâce à la Guadeloupe où au contraire son camp domina nettement le parti de l’Ordre. Pory-Papy candidat schœlchériste à la Martinique n’obtînt que 556 voix ; Schœlcher lui-même, 3617 voix, alors que leurs concurrents Bissette et Pécoul obtinrent respectivement, 16527 et 13482 voix.