Et flottera ailleurs dans le monde, n’en déplaise aux rageux qui l’ont brûlé l’autre jour à l’IMS devant des représentants politiques de la Caraïbe. Et c’est là où on est en droit de se poser des questions sur le fond de cette haine contre la décision du Président du Conseil Exécutif de la CTM de doter la Martinique d’un emblème à la demande du monde sportif comme en témoignent les conclusions des Assises du Sports de 2016.
La Martinique a eu 4 étendards.
Le Bleu Blanc Rouge : intouchable sous peine de sanctions ( 7 500 euros d’amende et six mois de prison). C’est bien pourquoi les manifestants ont soigneusement évité le BBR pendant qu’ils s’acharnaient sur Lanbi-a.
Le 4 serpents : vilipendé, chargé de tous les maux au prétexte qu’il était arboré par les bateaux qui touchaient les côtes de Martinique. Navires négriers compris. Exit.
Le Rouge Vert Noir : qu’une partie de la population considère comme son emblème national sauf que, et sans renier ou occulter sa valeur historique et mémorielle, pour le moment Matinik, sé sitoyen fwansé ki ni… (voir carte électorale). Souvenirs, souvenirs et si on avait voté pour le 74…..
Le Bleu et Vert ou Lanbi-a : qui va permettre à ceux qui ne se sentent pas tout à fait BBR mais pas encore RVN de se sentir mieux et d’être visibles.
On n’a pas besoin d’analyser beaucoup pour constater que Lanbi-a ne joue pas dans la même catégorie que le RVN . Vraiment pas.
Pourquoi tant de haine ?
Alors, déployer une telle vigueur, une telle haine, à le contester avec souvent des arguments hors de propos et des comportements d’une violence stupéfiante lui donne une importance qu’il n’a pas et risque de lui octroyer une légitimité en le hissant peu à peu au niveau du RVN.
Il ne faut pas se tromper de sens. Lanbi-a n’est pas et ne doit pas devenir l’étendard des anti-RVN.
Mais, dans cette affaire comme dans d’autres, est-ce vraiment un problème de drapeau ? Est-ce que ce n’est pas Alfred Marie-Jeanne lui-même qui est visé ?
C’est vrai que l’affaire a été horriblement mal amenée, mal pensée, précipitée, dans un genre de sublime amateurisme (mais en était-ce vraiment ?) de celui qui a été à la manœuvre.
Il n’y a qu’à se souvenir de l’embarras de Conseillers Exécutifs comme Marie-Hélène Leotin ou Francis Carole, pas à l’aise en découvrant. Il faut aussi regarder combien et quels étaient les élus de la majorité présents à l’IMS. Pas beaucoup et toujours les mêmes. Des fidèles, des proches et un qui fait tout pour l’être. Les autres, ceux qui portent comme ceux qui n’ont jamais arboré le RVN, ceux qui attendent de voir dans quel sens le vent va souffler, ceux qui s’en foutent, ne sont pas venus.
En Martinique comme partout dans le monde : « on a les élus qu’on a élus ».