10 mois après le crash de la West Caribbean qui a fait 160 morts au Venezuela, la justice a esquissé « assez précisément » le scénario qui a mené à cette catastrophe aérienne. Parmi les différentes causes potentielles qui se sont conjuguées, les experts ont découvert que le MD 82 de la compagnie colombienne était surchargé et les bagages mal répartis. Ces deux facteurs ont joué un rôle prépondérant lors de l'ascension de l'avion. Vers 6 h 40, le pilote a tenté de contourner une masse atmosphérique. Avec une météo exécrable, cette manoeuvre s'est avérée fatale pour les passagers. L'analyse des conversations a relevé les premiers signes d'inquiétude et de stress du commandant de bord seulement deux minutes environ avant l'accident. A cet instant, le pilote demande à son collègue d'envoyer un message à la tour de contrôle : « Dis-leur que les moteurs ne fonctionnent pas. » Erreur d'interprétation du commandant de bord ? Les boîtes noires attesteraient que les moteurs n'avaient pas cessé de fonctionner. La section de recherche de la gendarmerie des transports aériens devra confirmer ces hypothèses par l'étude des moteurs rapportés en métropole. Prudent, André Tisserand, porte-parole de l'association des victimes, exige que l'on détermine les responsabilités de la compagnie et du constructeur aérien : « On ne sait toujours pas pourquoi le pilote initial n'a pas embarqué et a été remplacé par l'un de ses collègues. »
François Vignolle