La Guyane. Deux heures de pirogue au départ de Régina, avec traversées de sauts, évitements de tourbillons et de troncs immergés, frôlements de remous et de branches basses, deux heures à scruter l’amont, puis le ponton du Camp apparait dans un trou de végétation et un discret soupir de soulagement.
Le camp Cisame se mérite. Sur place, le dépaysement est absolu. En haut de l’escalier en bois, sur un plateau gazonné, des carbets où sont accrochés les hamacs pour la nuit apparaissent à travers la fine pluie d’accueil, vite dispersée. L’air est pur, lumineux, le soleil donne un éclat particulier aux arbres qui entourent le site.
Une fois le choc de la nouveauté passé et l’isolement accepté (pas de réseaux donc pas de téléphone, pas d’internet,…), place au bain dans la crique, à la cueillette et la dégustation de ramboutan, à la descente de l’Appouague à la nage, à la marche dans la forêt et la découverte de la flore, un peu moins de la faune car la colonne est trop bruyante et les animaux fuient, aux repas copieux et succulents, à l’atelier de tressage de vannerie amérindienne et à celui d’orpaillage, aux discussions et échanges avec des forestiers et aux hurlements des babounes et au feulement d’un jaguar dans la nuit.
Un moment inoubliable qui hantera longtemps les souvenirs de ceux qui y vont, s’immergeant dans la forêt sur le fleuve.