Cette étude a pour objectif de voir comment la femme antillaise renverse l'ordre établi dans un contexte
postcolonial. En effet, aux Antilles, la figure féminine est célébrée en tant que poto mitan. Elle constitue la
poutre-maîtresse de la société. À cet égard, on pourrait penser qu'elle détient le pouvoir ; il n'en est rien car elle occupe un statut subalterne. Le personnage féminin est souvent confiné au rôle de mère. De nombreuses femmes s'insurgent contre cette réalité, aliénante, et par extension contre toute forme de domination. Les auteures de notre corpus remettent en cause la maternité comme étant à la base de la féminité. C'est pourquoi elles mettent en scène des femmes qui tentent; de se défaire des réalités (post)coloniales qui régissent leurs vécus en ayant recours à la drive, l'errance, thème si cher à la créolité. Ainsi, le personnage féminin va conquérir des espaces qui lui étaient traditionnellement interdits afin de s'affranchir de la société patriarcale. C'est ainsi que le lecteur est invité à se questionner sur la condition et l'identité féminines au sein de la littérature antillaise en prenant pour appui l'évolution de la société guadeloupéenne.
De père haïtien et de mère dominiquaise, l'auteure Émeline PIERRE est née en Guadeloupe. Elle est titulaire d'une maîtrise en enseignement du français langue étrangère et d'un D.E.A. en études littéraires obtenus à l'université du Québec à Montréal.