Véronique Rochais et Patrick Brunetaux viennent de publier aux Editions Lafontaine un essai sur le Carnaval martiniquais : « Le Carnaval des travestis, les travestis makoumè ».
Un titre provocateur pour attirer, une problématique réelle pour convaincre. Cet ouvrage montre que l?héritage du colonialisme est porté par le Carnaval à travers un théâtre imaginaire qui accentue l?identité noire sous différents aspects culturels. Pour les auteurs, cette fonction de passage entre le réel du quotidien et le réel du Carnaval est loin d?être aussi évidente aujourd?hui. La logique de production touristique véhicule le risque de dénaturation du carnaval martiniquais. Surtout, elle entre en décalage avec les anciennes et les nouvelles générations qui depuis plusieurs années en viennent à rivaliser avec les nouveaux technocrates. Les touristiciens. Le risque, que soulignent les auteurs, est que notre carnaval, qui est désormais une caisse de résonance de tensions qui ne se disent pas au quotidien, ne devienne, à terme, une fête étrangère aux jeunes exclus du développement.
Véronique Rochais est doctorante en anthropologie à l?Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), Patrick Brunetaux est chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS).
L?ouvrage est vendu 18 euros et comporte un cahier photo N/B et couleurs.
P. S. : Patrick Brunetaux sera l?un des invités de Patrick Chénaux sur ATV le soir du mardi gras.
