À ceux qui se demandent pourquoi tant de réponses, tant de papiers, tant de réactions en France continentale face et contre ce qu’il se passe ici, en Martinique, chez nous, sur la question mémorielle.
À ceux qui se disent : « Mais ils ne comprennent pas,ils vont vite en besogne, en raccourcis, en contre-vérités, en hors sujet » je dis :
« Ils ne vont pas vite. Ils font ce qu’ils ont l’habitude de faire. Ils font bloc et racontent :
L’européen (dont ses descendants américains) n’est pas barbare, mais civilisateur.
L’européen n’est pas génocidaire, mais conquérant, L’européen n’est pas belliqueux, il est pacifique,
L’européen n’est pas raciste, il est nationaliste. L’européen ne fut pas collabo il fut résistant. »
Ce n’est pas de l’histoire évidemment. C’est un conte. Celui du roman national, certains disent le récit national.
C’est un conte mélodique entêtant, que l’on passe en boucle, même aux conquis et aux victimes. Un conte qui conditionne et qui permet de sortir grandi de tout. De ne dire pardon de rien… car tout alors, tout a une juste raison.
Alors qu’attendons nous pour écrire et transmettre notre roman à nous? Racontons-nous aussi, oublions aussi, sortons grandis aussi, aimons aussi, croyons aussi, défendons aussi. C’est ainsi que se transmettra NOTRE mémoire.
Béatrice BELLAY 30 juillet 2020