Bondamanjak

Le concours Cocoa of excellence…les explications utiles de Kora Bernabé

Entre la filière de cacao et Bondamanjak il n’y a pas de problèmes. Il n’y a pas de crasse dans notre chocolat de première communion. Aussi il y a surtout eu un échange constructif avec Kora Bernabé l’une des figures de proue de Valcaco. Ce qui permet l’utile et nécessaire explication qui suit…

Le prix :

Le concours Cocoa of Excellence, organisé, entre autres, par Bioversity International, tous les 2 ans, récompense, au Salon du chocolat, les meilleurs cacaos au monde.
Pour ce qui est de la Martinique, Valcaco avait reçu un premier prix en 2017, récompensant ainsi le travail collectif de deux producteurs fondateurs de la filière. Ce prix avait récompensé les 18 meilleurs mondiaux en considérant que chacun avait une valeur bien particulière : pas de premier, de second ou de dernier ; pas de classement sur ces 18 meilleurs, ce sont les meilleurs mondiaux.
Comme donc tous les deux ans, Valcaco a donc participé en 2023 à ce concours. La surprise a été en premier lieu, pour Valcaco, d’être sélectionné parmi les 50 meilleurs sur 220 échantillons environ au départ. Ces 50 échantillons ont été transformés en chocolat puis dégustés par des jurys experts. De là, sort le prix, avec cette fois-ci un classement Or-Argent-Bronze.
Comme à chaque concours, ne pouvant pas comparer des poules et des canards, toujours toute chose égale par ailleurs, les prix sont attribués par zone géographique. En réalité, les terroirs sont très différents et on ne peut pas comparer un cacao provenant de Côte d’Ivoire à celui de Colombie ou d’un pays d’Asie. Valcaco a donc remporté, dans sa catégorie, la médaille d’or, aux côtés du Costa Rica, du Salvador et de la Jamaïque. Une fois de plus, alors que cette filière avait totalement disparu du paysage martiniquais, la Martinique prouve que lorsqu’il y a du travail collectif, elle arrive à s’inscrire dans l’excellence.
Il est important de rappeler que c’est la fermentation qui crée les précurseurs des différents arômes que l’on retrouve dans le chocolat et qu’un cacao mal fermenté donnera un mauvais chocolat.

La filière :

La filière rassemble aujourd’hui environ 45 producteurs, les deux chocolatiers historiques de Martinique que sont Elot et Lauzéa et le PARM et la chambre d’agriculture.
Ce ne sont pas moins de 100 ha qui ont été plantés entre 2017 et aujourd’hui.
Un travail colossal a été réalisé pour permettre au cacao de bénéficier de soutiens à l’agriculture au même titre que d’autres cultures.
Aujourd’hui, un travail important est mené pour la mise en place d’un label type AOC/AOP sur le cacao de Martinique, avec un accompagnement spécifique d’un bureau d’étude et du PARM.
Les planteurs ont généralement moins de 3 ha mais cette culture s’inscrit dans le cadre d’une diversification et d’un réel complément de revenus pour les agriculteurs.

Les perspectives :

Comme beaucoup de filières agricoles, le cacao en Martinique doit prendre résolument la voie de la création de valeur ajoutée, pour diminuer cette dépendance presque systémique aux aides financières et augmenter, de ce fait, la viabilité, la pérennité de la structure et des exploitations agricoles adhérentes. Le model défendu est celui de la coopérative.


Aujourd’hui, Valcaco a un partenariat avec un chocolatier du Pays-Basque, Monsieur Txokola, qui fabrique des tablettes pour la filière. Une partie du cacao est vendue en Martinique, le reste est exporté en France, à Londres, bientôt aux USA et au Japon. C’est une façon de faire rayonner positivement la Martinique.
Valcaco ambitionne aussi de développer un vrai tourisme autour du cacao, le chocotourisme, qui permettra, au même titre que le spiritourisme, aux agriculteurs, de diversifier leurs revenus et donc de diminuer le risque lié à la dépendance à une seule culture ou même tout simplement, à l’agriculture uniquement.
L’objectif à court terme est de mettre en place une vraie structure capable de mieux accompagner les agriculteurs, d’accueillir du public (notamment des scolaires pour tout la partie transmission), de proposer des produits issus du cacao (tout est ici permis).
A plus long terme, Valcaco vise une AOC ou une AOP (Appelation d’origine contrôlée ou protégée).
Le bureau de Valcaco croit résolument en cette filière et dans la force du collectif.
Chaque maillon de la chaîne est essentiel pour voir réussir cette filière.