On nous aurait donc menti ?
COMMUNIQUÉ DU PALIMA
Jean Crusol, président de la commission du développement économique du Conseil Régional de Martinique vient de publier un commentaire des plus surprenants sur un « classement des régions » de « Décomptes Publics », paru, le 19 juin 2013, dans le journal de droite « Le Point ».
Ce commentaire, sans la signature de son auteur, a été repris, mot pour mot, par le président de Région sur son blog personnel.
Le couple Crusol/Letchimy prétend ainsi,le plus doctement du monde
« Nous pouvons affirmer que, sur la base de critères objectifs et officiels, habituellement retenus pour classer la gestion des régions, la Région-Martinique est bien la mieux gérée de France en 2012. »
IL S’AGIT MANIFESTEMENT D’UNE VULGAIRE MANIPULATION ORCHESTRÉE PAR UNE ÉQUIPE RÉGIONALE EN MAL DE BONS RÉSULTATS ET PRÊTE À S’ACCROCHER À LA MOINDRE PLANCHE DE SALUT.
EN effet, plusieurs observations s’imposent :
1-D’abord l’analyse de « Décomptes Publics » ne conclut à aucun moment que « la Région-Martinique est la mieux gérée de France en 2012 ». Il s’agit d’une interprétation tirée par les cheveux, et intellectuellement indéfendable, de Crusol/Letchimy.
2-Ensuite, et contrairement aux insinuations de la Région, LES INDICATEURS PRIS EN CONSIDÉRATION S’ÉTALENT SUR 2009, 2010 ET 2011 !
Aucun indicateur de 2012 n’est utilisé !
Il en va ainsi de l’encours de la dette de la Région qui, comme le précise « Décomptes Publics » dans la méthodologie mise en œuvre, se situe au 31/12/2011.
Quant à la moyenne des dépenses d’investissement, elles ne porte pas sur les chiffres de 2012 mais sur ceux de 2009, 2010 et 2011 !
COMMENT PEUT-ON DONC ÊTRE « LA RÉGION LA MIEUX GÉRÉE DE FRANCE EN 2012 », AVEC DES CHIFFRES DE 2009, 2010 ET 2011 ?
3-Il faut plutôt déduire, au vue des indications méthodologiques données par « Décomptes Publics », que les indicateurs positifs de dette et de solvabilité (10/10), d’impôts locaux (9/10) et de rigidité structurelle (7/10) sont les résultats de la politique de l’équipe régionale qui a précédé le couple Crusol/Létchimy, puisque le premier budget élaboré par la « nouvelle gouvernance » ne date que de 2011.
Ce sont donc les résultats de 2012 et 2013 qui permettront d’évaluer les véritables performances de ceux qui, aujourd’hui, surfent sur les bon résultats de leur plus grand ennemi… On peut tout de même nourrir quelques inquiétudes lorsque l’on sait que la dette qui était de 0€/habitant est repartie à la hausse. Le compte administratif de 2012 la situait à 101 millions d’euros !
Il est tout de même permis de s’amuser un peu de cette récupération et des cris de satisfaction de Crusol/Létchimy sur le faible niveau d’endettement de la Région lorsque l’on se souvient que c’est justement ce faible taux d’endettement qui était reproché à Alfred Marie-Jeanne, accusé alors de ne pas avoir suffisamment endetté la collectivité…
Quel retournement de situation ! Quel changement politique radical ! Quelle incohérence conceptuelle ! Mais, en même temps, quel hommage à l’équipe précédente !
Par contre, on doit s’étonner que Serge Letchimy, ancien maire de Fort-de-France, passe délibérément sous silence l’analyse de « Décomptes publics », dans le même document, sur la situation financière de la « ville-capitale » dont il porte, lui, la responsabilité.
Cette analyse, sur la base des chiffres de 2011, est sans appel :
« -Pression fiscale (situation négative),
-Charges de personnel (situation très négative),
-Résultat comptable (situation très négative),
-Dette à la fin de l’année (2369€/habitant. Situation très négative),
-Évolution de la dette de 3,95% durant les trois dernières années (situation très négative),
-Rigidité structurelle, qui traduit les marges de manoeuvre dans les dépenses de la commune (situation très négative) ».
Au lieu de s’acharner à sortir le pays de l’impasse où il est plongé, le couple Crusol/Letchimy en est réduit à de petites opérations de manipulations médiatiques.
Les Martiniquais en prennent acte.
MARTINIQUE
Jeudi 04 juillet 2013
Pour le PALIMA
Francis CAROLE