Selon lui ces élus, plutôt que de se référer à des documents scientifiques ou des analyses économiques produites par des spécialistes, jouent à se faire peur en prenant pour argent comptant « le point de vue des intermittents de la politique, écrivains, médecins, professeurs, journalistes à mi-temps et cependant polyvalents, et surtout philosophes et sociologues. Cela se traduit par les élucubrations qui tiennent lieu « d?analyses » branchées dans certains milieux ». Effet garanti : « Elle les plonge dans un pessimisme morbide pour tout ce qui touche à la situation de leur pays et dans un optimisme délirant quant aux performances de nos voisins. Ceux-ci sont supposés avoir résolu sinon tous leurs problèmes du moins les plus importants, en se libérant du colonialisme et encore plus, naturellement, de l?ultra-libéralisme ». Edouard de Lépine cite d?abord « un entretien sur la situation de Cuba, accordé par un dirigeant cubain au mensuel du CNCP Asé Pléré an nou lité. APAL soumis, comme on sait, aux pires pressions et à la répression sauvage du pouvoir colonialiste français, peut librement et périodiquement inviter journalistes et dirigeants du Parti Communiste Cubain à faire le panégyrique de la révolution cubaine à la Martinique. Bien entendu, le CNCP ne s?est jamais demandé si un organe d?opposition au régime cubain, par exemple le Conseil Unitaire de Travailleurs Cubains (CUTC) pourrait inviter qui ce soit à la Havane ou tout simplement avoir le droit d?exister à Cuba ». Il rappelle fort opportunément que « Plusieurs dirigeants syndicaux cubains purgent actuellement des peines de 12 à 26 ans de prison dans les geôles de la patrie des travailleurs ». Ensuite il évoque une interview accordée à Business News, le magazine de l?actualité économique Régionale, par Daniel Marie-Sainte, ancien Secrétaire Général de la CSTM, premier Vice-Président du Conseil Régional de la Martinique et plus proche compagnon d?Alfred Marie-Jeanne selon lequel « Dans ce pays « militairement occupé, économiquement exploité, culturellement méprisé, et politiquement dominé », les indépendantistes ont fait de la région Martinique « la première région de France » ! Sur deux pages, l’interview de Marie-Sainte est décortiquée et les dérives pour le moins surprenantes sont stigmatisées : « DMS : « il faut évoquer … le surdimensionnement de l’emploi municipal. La principale revendication des ouvriers municipaux est toujours la promotion par l’augmentation des salaires et la sécurité par la titularisation. »( DMS dans le texte p 30 !). Et comble du comble, ça ne sert à rien de satisfaire leurs revendications parce que « électoralement ce n’est pas toujours payant ».(p. 30) ». Enfin, Pipine intenable fustige le GRS à propos de la banane et de la position de Eric de Lucy sur la question. « Allons-nous, sur ce problème, appuyer les gouvernements latino-américains, dont celui de Lula-Alencar (Brésil), soutenus par les États-Unis, ou le Groupement des producteurs de banane des Antilles dont le béké martiniquais Éric de Lucy est le président ? Le Groupement défend effectivement tous les producteurs antillais y compris ceux qui méritent le plus d?être protégés, les salariés directement liés à la production qui risquent d?être aussi sûrement et aussi durement touchés que les petits planteurs, si le Groupement perd ce combat qui est loin d?être gagné d?avance.» «Lisez le texte d?Éric de Lucy et jugez vous-mêmes». «La décision de l?Arbitre de I’OMC de rejeter le tarif unique de 230 ¤ la tonne que Bruxelles avait décidé d’appliquer à partir du 1er janvier 2006, ne nous a pas surpris. Les différents déplacements que j’ai effectués à Genève au cours des mois de juin et de juillet, m’avaient permis de mesurer à quel point les puissantes multinationales règnent en maîtres au siège de l’Organisation Mondiale du Commerce. A peine 8 jours avant le 1er août, date à laquelle l’Arbitre devait rendre sa sentence, le président Bill Clinton lui-même n’a trouvé ni inutile, ni indécent de se mêler publiquement du débat en appelant l’Union Européenne à modérer sa position. On aurait pu attendre de l’humaniste Clinton, qu’il appelle plutôt les multinationales exploiteuses de main d’oeuvre payée avec des salaires de misère en Equateur, au Nicaragua, au Honduras…, à avoir un comportement décent et respectueux des droits de l’homme et des travailleurs. C’est le contraire qui s’est produit, et c’est en réalité, sans grande surprise que l?Organisation Mondiale du Commerce a une fois de plus donné raison à tous ceux qui s’abritent derrière la toute puissance de Washington. Qu’ont à se reprocher les producteurs européens de bananes des Canaries, de Madère et des Antilles ? ? « Vos coûts de production sont trop élevés, vous n’êtes plus compétitifs »- entendons-nous dans les couloirs de Bruxelles et de Genève. Coûts de production trop élevés, nous ne sommes plus compétitifs ? Est-ce parce que nous, les producteurs européens, avons la prétention d’assurer à nos salariés un niveau de revenu décent? Est-ce parce que nous appliquons, avec fierté, les mesures sociales édictées par les Etats Européens auxquels nous appartenons, et qui se veulent, comme d’ailleurs, l’ensemble de la Communauté Européenne, être un modèle d’organisation et de protection sociale dans le monde? Où est la logique, où est la justice dans tout cela ? Quelques chefs d’Etat, à la tête de pays depuis longtemps bien nommés Républiques Bananières, et quelques milliardaires apatrides, vont-ils, encore longtemps, faire la loi dans cette organisation que l’on appelle l?OMC et à laquelle bien imprudemment les dirigeants de nos démocraties ont confié un pouvoir qui aujourd’hui leur échappe? Le combat de la banane des Antilles, le combat pour sa survie est exemplaire. Il est exemplaire parce que c’est nous la banane des Droits de l’Homme, c’est nous la banane des Droits des Travailleurs, c’est nous la banane du Respect de l’Environnement et des règles d’hygiène alimentaire. Il est grand temps que nos dirigeants politiques ouvrent les yeux. Il est grand temps que chacun voie que cette OMC n’est plus qu’un tribunal qui rend une soi-disant justice économique sous la pression d’une poignée de milliardaires qui n’ont comme seule patrie que les pays dont les ouvriers, les paysans, les planteurs sont exploités aux derniers degrés de la misère. Tous ensemble, Producteurs Européens de la banane des Droits de l?Homme, avec engagement total et tout le poids politique de nos gouvernements, refusons le diktat du tribunal mondial des ultra libéraux».em> James Leroi