Alors que le chômage augmente dans des proportions considérables, outre-mer comme dans l’Hexagone, et que le gouvernement se défend de rogner l’indépendance de l’audiovisuel public, le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer a annoncé lui-même un plan social pour RFO !
En présentant ses vœux hier (dans une salle « avec 4 bars distincts pour faire travailler les traiteurs malgré la crise » dixit le Secrétaire d’Etat), il a ainsi prévenu que « RFO économisera 1,75% de son budget. En quatre ans, elle aura ainsi compensé les 7% que représente la publicité dans son budget global ».
En annonçant lui-même la programmation budgétaire pluriannuelle de RFO, après avoir voulu, seul contre le ministère de la Culture, les membres de la commission Copé et les dirigeants de France Télévision, l’extension à RFO de la suppression de la publicité, le secrétaire d’Etat se prend manifestement pour ce qu’il n’est pas : le PDG de RFO.
Victorin LUREL, député de la Guadeloupe et vice-président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale rappelle que les 18,6 millions d’euros de manque à gagner de RFO en raison de la suppression de la publicité représente plus de 8%, et non 7%, du budget de RFO, et que cette décision unilatérale entraine de facto la suppression de 65 postes à la régie publicitaire de RFO, auxquels s’ajouteront nécessairement le non remplacement des départs en retraite du à la diminution annoncée du budget de RFO.
De plus, il s’étonne que le secrétaire d’Etat annonce que la suppression de la publicité sur RFO ne sera pas compensée par des ressources nouvelles, comme pour les autres chaînes de l’audiovisuel public, puisque ces déclarations sont en totale contradiction avec la dernière phrase de l’article 18 du projet de loi actuellement examiné par le Sénat selon laquelle : « La mise en œuvre de l’alinéa qui précède [suppression de la publicité, notamment sur RFO] donne lieu à une compensation financière de l’État.»
Non seulement les antennes locales de RFO, déjà en difficulté, vont être abandonnées à leur sort et devenir entièrement dépendantes des parrainages des collectivités locales, mais de plus ce caprice d’un secrétaire d’Etat va entraîner la disparition d’une centaine d’emplois au sein de RFO et singulièrement de ces antennes locales.