Un nouveau point chaud en Afrique avec les troubles meurtriers au Kenya, dans la patrie de Jomo Kenyatta.
Des élections aux résultats contestés. Un président, Mwai Kibaki, un kikuyu, réélu grâce à l’utilisation de fraudes selon l’opposition. Les partisans du vaincu Raila Odinga, un luo, qui attaquent les villages de l’ethnie du vainqueur. Les Kikuyus, qui dominent la vie politique du pays depuis la décolonisation et même avant, sont les plus nombreux dans le pays. Ceux-ci commencent par organiser leur défense puis contre-attaquent en pillant, violant, tuant tout ce qui n’est pas kikuyu. C’est l’escalade.
Plus de trois cent morts dont une trentaine brulés dans une église. Des dizaines de milliers de déplacés. Des personnes disparues. D’autres qui se cachent, qui ont peur, qui partent se réfugier en Ouganda. L’heure des règlements de compte a sonné. L’année 2008 en Afrique sera comme l’année 2007, pleine de fureur, de larmes et de sang.
Le spectre du génocide plane. Une partie de la presse parle de nettoyage ethnique. On en est loin cependant. Même si le souvenir de "la révolte des Mau-Mau", et son cortège ce violence sur près d'une décennie dans les 50's, hante encore l'inconscient collectif.
On est également très loin du célèbre « Haraambee », ce slogan imaginé par le Javelot Flamboyant du Kenya (Jomo Kenyatta), qui magnifiait le rassemblement de la quarantaine d’ethnies du pays qui y cohabitent (Kikuyu, Kamba, Luo, Masaï, Luyia, Kalenjin … ). Pas sans peine.
BMJ recommande d’écoute un titre de Burning Spear en lisant ce papier
