Et pourtant….la défense, le développement et la promotion de la langue créole ne semblent pas être une priorité, ni même une simple préoccupation du maire de Petit-Bourg, conseiller général sortant. C’est bien le cadet de ses soucis. Pire : il est quant au fond opposé à cette option pourtant centrale dans la politique culturelle que veut impulser le Président Gillot et qu’il a voté à Basse-Terre. Et c’est bien pour manifester son opposition qu’il a, dès le lendemain de sa victoire aux municipales de 2008, fait enlever les bons mots d’accueil inscrits à l’entrée du bourg et écrits en créole : « Nou kontan vwè zòt » et « Adan on dòt solèy ».
Le maire-conseiller général sortant a eu l’occasion de se justifier en prétextant sans craindre le ridicule, qu’il avait fait enlever ces « graffitis » qui enlaidissaient l’entrée du bourg et qui pouvaient donner de mauvaises idées aux jeunes délinquants. Faux ! En 7 ans, jamais des jeunes n’avaient couverts de leurs tags ou par des inscriptions « sauvages » ces mots de bienvenue et d’au revoir. Bien au contraire ! Comme tous les Petits-Bourgeois assumant leur culture créole, ils en étaient fiers.
Aujourd’hui, ce sont ces mêmes prétendus « graffitis » que l’on retrouve à l’entrée d’autres communes de Guadeloupe qui ont pris exemple sur la municipalité d’Ary Broussillon.
Heureusement qu’il y a des gens plus clairvoyants, plus ouverts d’esprit, moins « petits », qui ont fait écrire « kontan vwè zòt » au fronton du Lycée des Droits de l’Homme de Petit-Bourg, aux côtés de Welcome et Bienvenidos. Peut-être, faudrait-il rappeler à Monsieur le maire, que le créole des « graffitis » est désormais une option au BAC y compris dans l’Hexagone ?
Oui ! Petit esprit, car il s’agissait pour le maire d’enlever, de faire disparaître toute trace du passage de son prédécesseur à la tête de la municipalité. Ah ! S’il le pouvait, il aurait fait bulldozer le Palais des Sports Laura Flessel construit par la municipalité conduite par Ary Broussillon ! Il se console en se disant qu’à deux reprises, il y a reçu (ou été reçu par) Sarkozy. Wè wè wè !
Par Ary Broussillon