En Martinique, dans les jardins créoles, les mangues, les mangots et même, trop souvent, les bananes, nourrissent les oiseaux. Les rats se repaissent des ordures de notre société de pleine et entière consommation. On vend, pas cher, de la viande pour animaux dans les supermarchés.
On gaspille, on jette, on donne au chien. Les bateaux et les avions continuent d’arriver et de déverser des tonnes et des tonnes d’aliments. L’abondance. "Agoulouland".
Ailleurs dans le monde, de tout près, en Haïti, à très loin en Asie, des gens ont faim. Des gens crèvent de faim. Pourtant, petit à petit, l’étau se resserre. Ses mâchoires finiront bien par nous rattraper, nous presser, nous contraindre à ouvrir les yeux et comprendre que la Crise est là.
Le Nouvel Ordre Mondial a bouleversé l’ordre naturel des choses. La Crise est là, plus forte, plus dévastatrice que ce que l’histoire a retenu sous le vocable de « La Grande Dépression » qui débuta ce fameux "jeudi noir" d’octobre 1929.
Les guerres, le gaspillage de l’eau, de la nourriture, les atteintes monstrueuses à notre environnement, entrainent famines, appauvrissement, émeutes, pillages au niveau du monde entier.
En Martinique, on est tranquille, à l’abri. Le pays est si petit que toutes ces choses passeront au large et ne nous verront même pas. Dormons tranquille.