Un livre de Raymond Chabeau, HC Editions, 203 p, 17€
Tombé dans l’oubli, Joseph Serrant, seul général noir de l’Empire, est mort oublié de tous, sa condition de nègre l’ayant rejoint à la Restauration. Et pourtant, il a brillé sur tous les champs de bataille napoléoniens…
Né des amours d’un riche planteur blanc et de sa mulâtresse de maitresse en Martinique en 1767, Joseph est d’abord cordonnier à Saint-Pierre. Il se bat pour la première Abolition avec Louis Delgrès en 1792. Paraissant blanc, c’est en libre de couleur qu’il s’engage dans la Garde Nationale pour lutter contre les royalistes. Fait prisonnier par les Anglais en 1794, il est envoyé en prison en Angleterre. A sa libération, un an après, il se rend en France et s’engage dans l’armée. L’armée où personne ne lui demande ses origines. Il y fera carrière, prisonnier à plusieurs reprises, blessé plusieurs fois aussi. Il se bat en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Russie, en France… et sera nommé général par Napoléon après la victoire d’Ostrovno.
Officier de la Légion d’Honneur, l atteint ainsi le grade de Général de Brigade.
Patatras, à la chute de Napoléon, à la Restauration donc, son supérieur hiérarchique va chercher et trouver son acte de naissance : « c’est un nègre » !
Il n’a plus droit à rien sinon à finir sa vie dans une obscure garnison oubliée…. Il ne reviendra jamais en Martinique et meurt en 1825 à Clermont-Ferrand.