Une valeur sûre
Les augmentations observées s’expliquent en bonne partie par l’économie mondiale chancelante et une reprise difficile aux États-Unis. Devant les difficultés du dollar américain, les investisseurs se replient vers l’une des valeurs les plus sûres qui soient : les aliments, explique le professeur.
Les conditions climatiques ont aussi un effet sur le prix des denrées. La sécheresse et les incendies de forêt ont ainsi amené la Russie à décréter un embargo sur ses importantes exportations de blé.
La baisse anticipée de la valeur du dollar canadien par rapport à celui de nos voisins du sud aura aussi un effet sur notre facture d’épicerie. En effet, 60 % de ce que nous mangeons provient des États-Unis. Pour les produits biologiques, cette proportion est même de 80 %, souligne M. Charlebois.
On a également tendance à omettre le coût des frais de transport, dit-il, alors qu’il est important. Et que faut-il dire du coût de l’emballage? L’industrie alimentaire offre plus de 5000 nouveaux produits par année, allant des véritables nouveautés à la nouvelle recette améliorée à teneur réduite en sel en passant par un nouveau look. Cette mise en marché a un coût d’autant plus élevé que 90 % de ces produits sont voués à l’échec dans les six mois…
Malgré tout, les consommateurs des pays industrialisés devraient se consoler en pensant aux plus démunis de la planète. Comme notre alimentation est surtout constituée de produits transformés, le prix des denrées de base est dilué dans les coûts totaux. Mais quand le prix du riz ou du maïs grimpe de 70 % et qu’il s’agit de l’alimentation de base du pays, la marche est nettement plus haute.
Qu’on se souvienne seulement des «émeutes de la faim» en 2008…