Eh oui ça arrive. En Martinique, l'île aux fleurs, l'île des revenants, les icônes sont en train de se faire des films. des films d'horreur pour certains...Le 29 mars 2005, à 4 hoo du matin, Chantale et Muracia Cadet nées à Port-Au-Prince en Haïtide toutes les deux de nationalité française dormaient à leur domicile à Trénelle (un quartier de Fort-de-france lorsqu'elles ont été réveillées par de violents coups sur leur porte. En ouvrant celle ci, elle voient quatre personnes en civil se présentant comme des policiers qui les interpelle dans la foulée en leur disant de leur valise pour les emmener au poste de police de l'aéroport du Lamentin. Le réveil rime avec cauchemar. Ces hommes prennent le passeport de chantale Cadet et la carte d'identité française de Muracia. les deux femmes sont alors retenues de 4hoo du matin à 22h sans pouvoir exercer aucun des droits d'une personne gardée à vue. En sus, elles ont été contrainte de signer des documents qu'elles n'avaient pas le droit de lire. On se croirait en plein dans "le Procès" de Kafka. Muracia ne peut même pas passer un coup de fil, ni s'entretenir avec son conseil. Le 1er avril 2005, les deux femmes saisissent le procureur de la République pour réclamer la restitution de leurs papiers et déposent plainte contre cette arrestation matinale et illégale. La plainte reste sans réponse. Mais la PAF (Police Aux Frontières) a cette affaire dans le pif et le 10 février 2006, Muracia cadet est interpellé à un arrêt de bus et on s'empresse de la renvoyer en Haïti en violation de la loi et de l'effet suspensif du recours qu'elle avait déposé la veille avec l'aide de son conseil et qui venait à l'audience du 13 février 2006 devant le Tribunal Administratif. L'affaire est sur le grill… Le 12 juillet 2006, La cour administrative d'appel de Bordeaux rend un arrêt qui fait que cette affaire tombe à plat comme une raie. Le jugement du magistrat délégué par le président du Tribunal Adminsitratif de Fort-de-France du 18 février 2006 et l'arrêté du 9 février du préfet de la Martinique ordonnant la reconduite à la frontière de madame Cadet sont annulés. Il est enjoint au préfet de la Martinique de restituer à Madame Cadet, par tous moyens appropriés, son passeport et sa carte d'identité dans un délai de 15 jours… L'Etat versera à Madame Cadet la somme de 1000 euros au titre de l'article L.761-1 du code de justice administrative. Sans commentaire, mais comment taire ?