Le RSA est venu en débat devant les sénateurs. A cette occasion, Claude Lise, Sénateur de la Martinique, est intervenu devant ses pairs pour constater que « malgré un incontestable dynamisme des acteurs locaux, qui s’est traduit par des taux de croissance remarquables ces dix dernières années (de l’ordre de 4 %), les quatre DOM connaissent des taux de chômage et d’emplois précaires particulièrement élevés et sont confrontés à des problèmes de pauvreté et d’exclusion sociale ».
Avec un taux de chômage de 22%, le nombre impressionnant de Rmistes (31.592 allocataires), 19,8 % des ménages qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, la situation de la Martinique est un véritable défi pour les élus locaux.
Claude Lise indique ne pas « souhaiter que les départements d’Outre-mer soient écartés d’un dispositif qui vise à rendre plus attractif l’emploi pour les bénéficiaires de minima sociaux et notamment les Rmistes », mais il « considère que l’application de ce dispositif doit être assortie de très sérieuses précautions ».
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Il fait référence à l’attitude de l’Etat qui rechigne à tenir ses engagements financiers et laisse aux collectivités la charge de plus en plus lourde du différentiel entre ce qui est versé aux ayant-droits et ce qui est remboursé par l’Etat. Pour le RMI en Martinique, « ce différentiel accuse 33 millions d’euros ». Il estime qu’il est « indispensable de procéder au préalable, et d’urgence, à une concertation approfondie avec les différents acteurs locaux concernés, au premier rang desquels, évidemment, les quatre exécutifs départementaux » et souhaite donc que « des garanties formelles devront donc nous être données quant à la compensation intégrale des nouvelles dépenses générées ».,
Pour finir son intervention devant la Chambre Haute, le Sénateur Lise conclura que selon lui « le RSA peut s’avérer un instrument efficace de lutte contre la pauvreté et l’exclusion dans les DOM où ces phénomènes connaissent une acuité particulière ».
Il pose deux conditions pour le succès et la pleine efficacité du Revenu de Solidarité Active :
– « que dans la mise en place du dispositif, les préoccupations d’économie budgétaire ne l’emportent pas sur les objectifs affichés.
– que s’engage très rapidement une concertation avec les acteurs locaux. »