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Le scandale des HLM de Guadeloupe

En pleine crise du logement, la Semsamar, 3ème bailleur HLM de Guadeloupe, déborde d’argent et le dépense inutilement !

La directrice de la Semsamar gagne en effet plus de 1 million d’euros par an ! Le montant a fait s’étouffer la Mission interministérielle d’inspection du logement social ( Miilos), qui a remis son rapport le 16 janvier.

Le Semsamar, société d’économie mixte qui construit des logements sociaux, des équipements publics ou des résidences privées de standing, emploie 75 salariés. Mais le train de vie de sa patronne, Maire-Paule Bélénus-Romana, est digne d’un dirigeant de multinationale.

Maire-Paule Bélénus-Romana a droit à 221 000 euros de salaire fixe par an, soit 18 400 euros par mois. De quoi vivre tranquillement sous les cocotiers, mais pas encore assez. Elle touche aussi une part variable: 5 à 10% des bénéfices nets et 10% des dividendes recueillis dans d’autres filiales. Le total a atteint “1,46 million d’euros en 2011 et autant en 2012″, selon le quotidien France-Antilles.

Maire-Paule Bélénus-Romana a également droit à 2 berlines de fonction, l’une en Guadeloupe, l’autre sur l’île caraïbe de Saint-Martin, plus connue pour ses plages que pour ses logement sociaux, où la Semsamar a son siège historique… S”y ajoutent une demeure de fonction à Saint-Martin et une “indemnité de logement” de 1500 euros par mois pour s’offrir un gourbi en Guadeloupe. Presque un pourboire.

Evidemment, une directrice aussi considérable bénéficie de “frais de représentation” ainsi que de billets d’avion, “en fonction de ses besoins“. Autant dire à discrétion… Mais il y a encore plus exotique: ce contrat en or est garanti à vie ! Ou plutôt, précise l’article 11, “jusqu’à l’ouverture des droits à le retraite” de l’indéboulonnable dirigeante .

Toutes ces conditions ont été approuvées, en trinquant et avec le sourire, le 26 mai 2009 en conseil d’administration, par les actionnaires de la Semsamar, majoritairement publics. La Région Guadeloupe, la commune de Basse-Terre et la collectivité territoriale de Saint-Martin n’ont rien trouvé à y redire. Il est vrai que la boîte ne fait pas que leur pomper des fonds publics: elle leur reverse des dividendes grâce à de juteuses opérations immobilières.

Dans cette belle opulence, tous les salariés roulent en carrosse. Comme l’a révélé “France-Antilles”, les secrétaires gagnent “3000 euros par mois”, les cadres intermédiaires “15 000 euros”. Et les standardistes 5000 euros.

Maire-Paule Bélénus-Romana ne comprend même pas qu’on lui cherche querelle: son prédécesseur, affirme-t-elle, gagnait autant qu’elle ! Et sans se faire épingler le veinard… Dans la presse locale, qui a évoqué le prérapport de la Miilos, Marie-Paule Bélénus-Romana s’est défendue avec cet argument massue: si elle gagne autant, c’est qu’elle bosse comme une forcenée. Et d’ajouter: “Le travail du directeur a été multiplié par 100, par 1000…” Voire par 10 000 ! Et on cherche des noises à pareil Hercule…

Preuve de sa sobriété, la directrice a proposé, “de sa propre initiative”, une baisse “conséquente” de son salaire. C’était en conseil d’administration, le 30 novembre 2012, en pleine inspection de la Miilos. Un pur hasard…

source: le canard enchainé