Bondamanjak

Le scandale du Chlordécone

C'est en Décembre 2002, dans un éditorial de Louis Boutrin dans « la Tribune des Antilles » que le scandale éclata en Martinique. « L?incinération à Dunkerque d'une tonne et demie de patates douces contaminées au chlordécone a suscité bien des remous dans le monde agricole et dans les services de l'Etat. Ce que l'on oublie souvent de préciser c?est que les patates douces incriminées avaient été contrôlées depuis la Martinique et que pendant que l?on détruisait ce stock à Dunkerque, on a mis sur le marché martiniquais des patates douces mais aussi des dachines, des ignames, du toloman, des oignons pays, des poireaux et d?autres légumes qui, issus des mêmes sols contaminés, contenaient ce chlordécone. Une situation intolérable pour laquelle ni le principe de précaution, ni le principe de prévention n?ont été appliqués. Il conviendra d'établir le moment venu les responsabilités des uns et des autres ». Le scandale se poursuivit quand, à grand renfort de superlatif, le député du Centre de la Martinique annonça qu?il avait obtenu une Mission sur ce satané poison nommé Chlordécone. Et ce bon peuple de Martinique de se congratuler pensant que les tricheurs seraient punis et le « mangé » redeviendrait sain. En fait, il s?est agit juste d'une mission d?information, sans représentants des Verts ou des Socialistes, où notre député à grand balan s?est retrouvé à s?informer de ce que l'on savait déjà. Du haut de sa superbe, lors de réunions très médiatisées, il s?est permis de demander aux agriculteurs et aux associations écologistes de prouver l'existence de la pénétration du produit en Martinique durant la période où cela était interdit. Si c'était une vraie Mission d?enquête, les registres des douanes de l'époque seraient sous scellés et cette affaire serait en voie d'être bouclée. Les responsables, ceux qui ont empoisonnés les gens pendant des années, chieraient tellement dans leurs grands pantalons, qu'on prendrait l'odeur jusqu'ici. Que nenni mon brave, cette mission d'information, en fait, n?avait pas de graines. Juste de l'esbroufe destinée à aveugler et endormir. Et c'est là que le scandale continue car qui peut nous dire où ils en sont de la recherche des responsables, qui peut nous dire si nous ne sommes pas toujours empoisonnés insidieusement chaque fois qu'on mange un ti-nain-morue ou qu'on boit un verre d'eau ?

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