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Le Tour des Yoles sauvé…

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… si enfin les martiniquais mettent la main à la poche.

Ce qui vient de se passer là ces deux derniers jours est extrêmement préoccupant. Hier, le monde de la yole, ses dirigeants, ceux qui se défoncent jour après jour pour que leur sport survive, ont évoqué la possibilité qu’il n’y ait pas de Tour cette année 2024 car la Fédération des Yoles-Rondes de Martinique est quasiment en état de cessation de paiement (-130€ sur les comptes) et les dettes l’étouffent.

Alors, BMJ dit haut et fort, qu’on ne peut pas se glorifier d’avoir les yoles -rondes à l’Unesco, que la yole soit devenue l’emblème de la Martinique, que chacun de nous en soit fier et la vive comme la manifestation au monde du génie martiniquais, mais aussi de la beauté et de la grâce qui s’expriment dans une régate, patati patata, et chaque année profiter du Tour GRATUITEMENT.

C’est devenu impossible à tenir. C’est devenu aussi inadmissible.

Que les partenaires, les sponsors participent financièrement à la vie de la yole en finançant les associations et le Tour, c’est normal, il s’agit d’action commerciales ou de communication. Mais que les collectivités et notamment la CTM portent à bout de bras l’événement en assurant presque 60% du financement du Tour n’est pas acceptable. Ce pourcentage est démesuré et devient au fil des ans intenable pour des collectivités elles-mêmes en difficulté.

Il nous faut mûrir, braves gens. Il nous faut comprendre que le modèle économique du Tour qui repose essentiellement sur l’argent public est fini. Terminé. Le Tour disparaitra si ceux qui l’aiment et le consomment à terre ou en mer ne participent pas à son financement.

Il faut accepter que ceux qui profitent du Tour, ceux qui font de l’argent grâce à lui et ceux qui le regardent et l’admirent payent.

Ce sont les entreprises qui font de l’argent sur le Tour, depuis le marin-pêcheur qui ne vient plus faire canot suiveur pour la compétition et préfère prendre des passagers à 100 euros la journée. Ce sont les catamarans qui viennent pratiquement de toute la caraïbe proche et qui vendent la journée jusqu’à 160 euros. Pas un centime de cet argent est reversée à la Fédération qui organise le spectacle. Est-ce normal ? Est-ce bien moral ?  

Imaginons le pataquès, la déroute financière pour tous ces profiteurs si le Tour ne partait pas le lundi 15 juillet du Robert.

Ce sont les spectateurs qui viennent de toutes les communes et aussi de France qui vivent la féérie du Tour, au bord de mer, sur les bateaux, ou chez eux devant la télé ou les pieds dans le sable tandis que le barbecue chauffe et que les punchs coulent. La semaine du Tour est magique, elle est le poto-mitan des grandes vacances.

Alors imaginons la frustration, la tristesse et la déroute morale pour eux si le Tour ne partait pas le lundi 15 juillet du Robert.

Le Tour coûte 100.000 euros environ par jour à la FYRM.

Alors, imaginons que chaque spectateur quand il passe les contrôles à l’entrée du bord de mer à l’arrivée et au départ de la course mette 2 euros. Juste une pièce de 2 euros.

Imaginons que les gens gavés de poisson, de ribs, de poulets grillés et de salade de riz versent 20 euros par barbecues et par jour à la Fédération. Que la main de ceux qui regardent à la télé de chez eux ou de n’importe où sur le tracé soit généreuse et versent même 20 euros pour la semaine à la FYRM.

Imaginons que les catamarans, les canots, les plaisanciers, tous ces bateaux qui font payer la journée à des passagers pour suivent le Tour versent le prix d’un passager par jour à la Fédération.

Alors, le Tour sera sauvé et nous pourrons continuer à en être fier, à le glorifier sur la durée comme manifestation de notre génie martiniquais.