Anse Cafard, Mémorial Cap 110, Diamant, Martinique. Edouard Glissant est exposé, la tête vers la mer. La mer en contre-bas est amère elle se jette sur les rochers comme pour briser une âme lame. Le rocher majestueux lui, salue ce navire-homme qui s’en va la tête la première. Le ciel offre une nuit croissant de lune. Les étoiles viendront après pour meubler le silence bavard.
Après l’acceptation du trouble. Et les hommes dans tout cela ? Bonne question. Ils sont là avec chacun son intérêt singulier. Trop peu pour former un tout. Trop leurre pour faire sonner l’heure du nous. Pourtant tout le monde est là…car c’est la nuit de la Glisse. Alors c’est le tout désordre muet, le son du tambour et les bay la vwa couvrent superbement le discours du maire du Diamant. Presque drôle cette balkanisation de l’instant sur un si petit espace.
Le son des conques frôle le quelconque. Pourtant…ça a tout pour être sublime. Glissant emporte avec lui l’énigme nourricière, ces précieuses pièces ojamiennes du puzzle dispersé. Les contes règlent des comptes et les conteurs tentent d’extraire du guindé ambiant le fruit de l’enfoui à grands coups d’inusables yé krik yé krak. Ca marche avec la magie en moins. Sur les pentes du Morne Larcher, les bruits de la nature meublent les interrogations. Un peu comme des visqueux mais subtils gombos.
