Déjà quelle Martinique ? Si ce n’est celle des fans-clubs des différents candidats, on peut considérer que si déjà les vainqueurs ne représentent pas grand monde, le camp des déçus est encore plus chagrin.
Donc, vu le peu de monde qui s’est intéressé à ces élections, très vraisemblablement, pas grand monde ne s’est réveillé défracté dimanche matin. Pour être précis, on peut les évaluer aux 33.286 électeurs des quatre battus soit moins de 11% du corps électoral.
Ceux qui sont contents ? Les électeurs des quatre vainqueurs c’est-à-dire à peine 54.034 soit un petit 17%.
Pathétique.
Nombre d’inscrits : 310 225
Taux de participation : 31.32% (97 175 votants)
Taux d’abstention : 68.68% (213 050 non votants : les man sanfouté pamal)
Votes exprimés : 91.92% (89 320 votes)
(sources : lexpress.fr)
Samedi, non seulement la plupart des gens sont restés chez eux ou sont allés acheter de quoi boire des feux à l’occasion de la Fête des Pères le lendemain, mais, tous ceux qui sont allés voter ne faisaient pas nécessairement partie d’un fan-club car il s’est trouvé un nombre non négligeable de citoyens (1 votant sur 10 soit 10% des électeurs) qui ont fait le déplacement pour dire merde aux candidats, au système politique, à la politique, en votant blanc ou nul.
Pour mémoire, c’est sur ce genre de comportements, ce désengagement des choses de la vie publique par dégoût de ceux qui l’incarnent, pas passivité ou indifférence, que se bâtissent les dictatures, les autocraties, les régimes autoritaires, …
Mais peut-on leur donner tort, les stigmatiser, peut-on critiquer ceux qui au mieux sont indifférents au pire vomissent la politique et les politiciens, quand la campagne a généré une telle confusion dans le discours politique et surtout quand on peut voir les vainqueurs se pavaner en criant victoire démontrant ainsi le réel mépris dans lequel ils tiennent l’immense majorité des citoyens, des administrés, ces martiniquais au nom desquels ils disent se battre.
Les résultats montrent qu’en fait, les vainqueurs ont su mobiliser leur fans-clubs, leur camarilla, leurs militants soit en jouant la victime, soit en profitant de la confusion en mettant le maire suppléant, soit encore en se basant sur la prédominance en terme d’électeurs de sa commune d’origine. Le Lamentin d’un côté, Sainte-Marie de l’autre feront toujours la différence.
Les résultats sont là. Surprenants. Inquiétants.
Pauvre Martinique qui n’a pas su voir clair, qui ne croit plus en rien, qui n’a même pas eu la volonté de renouveler le personnel politique, comme en Guadeloupe.
Ainsi le prétendu Président of Martinique pourra continuer à intriguer dans son espoir de revenir au pouvoir à la CTM, la brave dame arrivée députée pourra voir ses enfants en France plus souvent et à moindre coût, l’autre pourra continuer à ne rien foutre à l’Assemblée et poursuivre ses expériences sexuelles scabreuses peut-être ailleurs que là où c’est filmé, et le cureton aller à Lourdes dire merci.
Alea Jacta est