Le 21 septembre 1991, Georges Nilecam alias Eugène Mona cassait sa flûte en une note éternelle. La Martinique, la Caraïbe, pire, le monde perdaient alors un nègre fondamental, un tuba identitaire. Mona était un symbole de paradoxe ancré dans la tradition mais avant-gardiste jusqu'aux bouts des doigts. Chercheur obstiné, il était torturé par une interrogation permanente.L'homme aux pieds nus offrait son souffle et donnait vie à la flûte des mornes pour communiquer avec l'âme de la terre, pour donner du sens à son positionnement dans l'espace. La musique était pour lui un vecteur,il l'a sublimée. Aujourd'hui, quinze ans après un mou bémol, son oeuvre qui mérite une pérennisation universelle, trouve en "Léritaj Mona" un support fidèle, un hommage conscient que la transmission est le garant de la vie.