l’Excédent Global de Clôture est calculé par différence entre des recettes réelles et des dépenses réelles. Les excédents calculés de 2006 à 2010, dans l’analyse rétrospective présentée par le cabinet « Ressources Consultants Finances », ne sont pas entachés d’erreur dans leur mode de calcul.
- Le Résultat Comptable est lui, calculé par différence entre des produits et des charges. Parmi les charges, il y en a, comme les amortissements et les provisions qui ne sont pas des dépenses et qui ne seront jamais dépensées : ce sont des charges fictives, dites encore charges « calculées » qui ont pour effet de diminuer le résultat comptable.
On peut se demander si le Résultat Comptable est l’élément qui constitue la meilleure méthode d’analyse et d’appréciation de l’efficacité de l’action publique exercée par une collectivité régionale…
L’Excédent Global de Clôture et le Résultat Comptable n’ont pas la même signification en comptabilité, et par conséquent ne sont pas comparables. koko sé pa zabriko !!
L’Excédent Global de Clôture correspondant au Fond de Roulement, l’analyse rétrospective calcule à partir de cet excédent la trésorerie de la Région.
N’importe quel étudiant de BTS comptabilité est capable, à partir du résultat comptable, de calculer la capacité d’autofinancement, ensuite le Fond de roulement et boucler sur le calcul de la trésorerie.
Les accusateurs ont préféré ne pas relever ces remarques, fort gênantes, de Jean –Philippe Nilor.
On peut se poser des questions quant à l’objectivité des opinions émises par les différents auditeurs dans leurs conclusions. Mettre dans un audit financier, en vis-à-vis, l’Excédent Global de Clôture et le Résultat Comptable, et comparer ces deux soldes qui n’ont pas la même signification comptable, relève certes, de l’incompétence mais aussi de la malhonnêteté intellectuelle.
L’audit se dispense de réaliser les traitements et analyses comptables qui auraient, en toute transparence, apportés une information pertinente aux élus et à la population, invités à ce débat.
C’était une exigence éthique minimale qui n’a pas été respectée et qui disqualifie le caractère démocratique affiché de ce débat.
Alors ? Le piège ? Et bien puisqu’il y a eu un piège, il y aura une vengeance !
Cette plénière-débat est organisée pour discréditer la gestion d’Alfred Marie-Jeanne : il n’y a pas de matelas alors on fera apparaître un déficit ! Et coup double, cela permettra de se dédouaner par avance des difficultés qui sont déjà apparues et qui sont la conséquence des dépenses somptuaires qui ont été engagées par la nouvelle équipe régionale.
Le coup de théâtre se produit, dès l’intervention de Daniel Marie-Sainte qui déconstruit un après l’autre, avec brio, les griefs des accusateurs. Daniel Marie-Sainte, point par point a décousu la manipulation incongrue des traitements comptables douteux et des pseudos analyses de circonstance, ayant permis les retraitements extracomptables, opérés sur les comptes de 2009.
L’actuel président de région n’avait pas imaginé que les accusés, sans l’aide d’experts, dans le délai raccourci de la procédure d’urgence, auraient été en capacité de démonter le réquisitoire pauvre et répétitif de l’accusation.
Alors l’acteur principal, (l’actuel président de région) doute de la réception de la pièce par le public et cela se voit ! Alors il endosse l’habit de l’homme super-intelligent qui pense avoir des capacités intellectuelles hors-norme, puis l’habit de l’expert en traitement des comptes de la collectivité régionale. Perdant son sang froid, il revendique son appartenance à la voyoucratie, allant jusqu’à provoquer Vincent Duville « la ou lé ! kan ou lé !!la ou lé ! kan ou lé !!.. ». Propos violents d’un « yich méchan », tout à fait digne d’un Président de Région !! Quel bel exemple pour la jeunesse !!
Les martiniquais sauront apprécier ! Les élus de son camp, gesticulent, perdent eux aussi, leur sang froid, se lancent dans des diatribes agressives de politique politicienne, sur l’aide aux étudiants, sur l’aide sociale, sur la formation professionnelle. Les mêmes rengaines ! Avec en plus, la bave entre les dents !
Ce débat a révélé deux ou trois choses importantes :
- La nouvelle équipe attendait cette analyse rétrospective pour savoir quoi faire, quel projet mettre en œuvre. C’est une révélation : la nouvelle équipe n’a pas de projets ! Le fameux plan de relance n’était donc que cautère sur jambe de bois !
- La nouvelle équipe ne maîtrise pas les nouvelles normes M71, obligatoires depuis les exercices 2010 et ne les a pas appliquées. On peut considérer dans ce cas, que les comptes de 2010, sont insincères.
- La posture du président de région consiste à se placer de façon systématique en flagrant délit de mensonge, quand il proclame à tue- tête l’insincérité des comptes de 2009. Il l’avait déjà fait en proclamant à tue-tête qu’il y avait un matelas. Le remplacement du matelas par un déficit discrédite complètement, cette nouvelle équipe qui confirme son incapacité à analyser la véritable situation financière de la région.
- En matière comptable, elle a donné à voir sa méconnaissance des dossiers qui ont fait l’objet de retraitements fallacieux et approximatifs.
- Elle n’a pas établi de règlement financier, faisant la preuve de son incapacité à mener une réflexion pertinente, quant à l’adaptation et l’utilisation des nouvelles prescriptions de la M71.
- Elle n’a pas de stratégie financière, étant entendu qu’une stratégie financière ne peut se réduire à la simple utilisation d’outils financiers, fussent-ils « modernes ».
- Elle a donné à voir les limites de ses techniques de communication, qui sont guidées par une volonté de mystification de la population. Les martiniquais ne se laisseront pas toujours abuser par une pratique orchestrée de mensonges que Sandrine Saint-Aimé a mis en évidence. Les martiniquais ont du bon sens et ils commencent à se rendre compte, à qui, ils ont « affaire ».
De manière plus fondamentale, les martiniquais peuvent tirer profit de ce débat, s’ils engagent une réflexion sur les deux conceptions de gestion de leurs contributions financières, pour l’action publique dans leur pays, qui leur étaient exposées.
-1) La conception des « prophètes de l’économie sans dette », pour reprendre l’excellente expression du professeur Crusol.
-2) La conception des adeptes de l’endettement dont fait partie ce même professeur qui, rendons lui cette grâce, a le mérite de connaître son camp.
La conception de la gestion des patriotes.
Le prophète est celui qui a la capacité de voir loin dans le futur. « Prophètes de l’économie sans dettes » est une expression heureuse pour résumer la conception de la gestion des patriotes. Quand on voit où l’endettement a conduit des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Italie, quand on connaît la situation de la France menacée par une histoire de AAA, quand on sait où l’endettement a conduit les américains les plus modestes, et aujourd’hui les brésiliens, on se dit que l’endettement n’est pas si vertueux que le prétendent les adeptes de l’endettement.
Faut-il que les collectivités de Martinique s’engagent dans une spirale de l’endettement qui a coûté très cher par le passé aux martiniquais, quand l’actuel président de région lui-même, dit que les subventions de la France vont en diminuant et que cette tendance va s’accentuer au cours des périodes à venir ?
Faut-il qu’un retraité, qui risque, comme c’est le cas en Grèce, de voir sa retraite ponctionnée dans le cadre de plans d’austérité, qui ne tarderont pas à venir, s’engage aujourd’hui dans une pratique d’endettement même minimale ?
L’endettement aujourd’hui, favorise l’enrichissement des financiers qui poussent à l’endettement pour ensuite spéculer sur cet endettement afin de s’enrichir au détriment des honnêtes travailleurs. Résister, c’est s’opposer à ces pratiques et éviter de se trouver sous la dépendance des banques et des financiers de tout poil.
La gestion d’Alfred Marie-Jeanne a été citée en exemple hors de Martinique, hélas chez nous, elle est dénigrée ! En plus du fait que nul n’est prophète en son pays, la connaissance des écrits de Frantz Fanon par certains de nos élus serait salutaire pour qu’ils apprennent à donner à la place qui est la leur, une image plus positive de nous-mêmes.
La conception, postmoderne de la gestion, des adeptes de l’endettement.
L’adepte est celui qui est converti. Toute conversion se fait par l’adhésion sans discussions à une croyance, à un dogme. Toute conversion nécessite le renoncement à son libre arbitre, à l’exercice de sa réflexion. Le professeur émérite est l’exemple du parfait converti, un élément sûr, de la secte qui prône l’endettement et le déficit, qui ne remettra jamais en cause ses convictions. L’évidence des dégâts qu’occasionne l’endettement, sujet d’une actualité connue de tous, le laisse imperturbable, il s’est construit un système de pensée immuable qui n’autorise aucune mise à jour, aucune adaptation, aucune réflexion supplémentaire. Il ne se laissera jamais ébranlé, même par une toute petite crise de scepticisme… Les martiniquais peuvent légitimement s’interroger sur les opinions de l’éminent professeur d’économie (pardon !de gestion) qui a cessé de s’interroger et qui prodigue ses conseils à la nouvelle équipe.
Dans ces conditions, par quel miracle, de nouveaux modes de gestion pourront t-ils être inventés ?
Les faillites passées, d’AIR Martinique, investissements hasardeux de l’époque mériteraient que l’on analyse leur impact sur l’économie martiniquaise d’aujourd’hui, en terme de manque d’emplois, en terme de non développement économique et de mal être pour les martiniquais.
L’adhésion à l’une ou l’autre conception de la gestion des ressources financières de la région, aura des conséquences plus ou moins heureuses sur l’avenir, il est important d’y réfléchir dès à présent.
La population martiniquaise a été invitée à assister à la mise en scène hâtivement improvisée d’une accusation contre la gestion d’Alfred Marie-Jeanne, avec l’intention d’instiller de la suspicion sur la véracité des documents comptables retraçant cette gestion.
Ce simulacre de démocratie, s’est révélée être « an komédi » qui n’a pas réussi à masquer la réalité de ce qui était donné à voir, au moment où le madras est tombé (« ren an po ko bien maré ») : la nudité de l’empereur. En cette veille de Noël, avoir osé faire concurrence sur ce point à l’enfant Jésus, était tout simplement obscène.