Bondamanjak

Les langues régionales toujours en quête d’un statut juridique

Le Conseil constitutionnel vient de vider de tous sens l’article 75-1 de la Constitution révisée en 2008 censé protéger les langues régionales en leur donnant un statut juridique dans la République.

Statuant sur une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC), le Conseil constitutionnel a en effet estimé dans une décision rendue publique ce vendredi que l’article 75-1 de la Constitution disposant que les langues régionales « appartiennent au patrimoine de la France » n’institue pas un droit ou une liberté que la Constitution garantit.

L’article 75-1, bien que très timoré dans sa rédaction, avait pourtant été présenté comme une grande avancée par le gouvernement et il avait suscité un réel espoir pour les défenseurs des langues régionales en général et du créole en particulier. Il se résume donc aujourd’hui à une simple pétition de principe sans aucune valeur juridique.

Mobilisé depuis de longues années sur la question du statut juridique des langues régionales, Victorin LUREL, député et Président du Conseil régional de la Guadeloupe, annonce qu’il va poursuivre le travail parlementaire sur cette question en reprenant la proposition de loi qu’il avait rédigée lors de la précédente législature.

A l’instar du député UMP Armand JUNG, président du Groupe d’étude sur les langues régionales, et d’autres députés de tous bords, Victorin LUREL estime en effet que la décision du Conseil constitutionnel rend plus que jamais nécessaire de légiférer pour protéger les langues régionales.