C’est dans la salle Aimé Césaire à l’Atrium en Martinique que Stevy Mahy a changé les armes miraculeuses en larmes du même acabit. Je la savais intrigante mais j’ignorais qu’elle était capable d’une telle vitale rupture avec la loi du paraître. Dès la première note, malgré les fards, je note qu’elle a une belle envie de ne pas user de masque (s). Elle met alors son moi sur scène et là, on est chez elle, dans son chez moi et on écoute comme des voyeurs. D’ailleurs, Stevy, offre les planches d’un théâtre qui lui permet de dialoguer avec le public. Un public qui se retrouve bien malgré lui sur un divan déguisé en méridienne ou vice-versa. Ses textes, ses thèmes, sa musique et sa voix font le reste. Et dans cette salle de l’Atrium à l’écoute, le vernis craque, se fissure. La Mahy donne du grain à moudre à ceux qui doutent de son positionnement dans l’espace. Son corps devient un support d’émotion, son être un vecteur du vrai, elle parle, elle danse une danse dense, s’avoue, et vit ce live avec une sincérité rare. Tellement rare que les larmes moites s’invitent sur scène. Des larmes pour laver, irriguer l’actuel désert affectif qui avance partout. Stevy…rien que pour ça on peut te dire : MERCI.