Créer un hôpital de soins de niveau tertiaire avec un personnel permanent de 80 médecins spécialistes cubains et comprenant divers départements cliniques destinés à la recherche, l’enseignement, et la formation de personnel haïtien pour remplacer éventuellement le personnel cubain.
Une offre supplémentaire de 312 bourses d’études médicales pour des Haïtiens désirant étudier à Cuba.
Le programme proposé par Cuba n’est pas qu’un engagement pour l’avenir, mais la suite d’une aide médicale fournie à Haïti depuis 1999. Celle-ci s’est intensifiée depuis le tremblement de terre. La brigade médicale cubaine en Haïti est présente dans 127 des 137 communes du pays. Elle a sauvé à ce jour 223 442 vies, traité 14 millions de personnes, fait 225 000 interventions chirurgicales, et présidé à 109 000 naissances. Depuis le séisme, 23 centres de soins médicaux primaires, 15 hôpitaux communautaires et 21 salles de réadaptation ont été mise en opération.
Le coût de ce programme sur une période de 10 ans est estimé à 690,5 $ millions de dollars US.
La contribution de Cuba, relativement à son PIB, est 152 fois plus élevée que celle des États-Unis qui ont fourni 1,15 $ million de dollars US. La France a donné 188,93 $ millions, l’Allemagne 53,17 $ millions, le Japon 75 $ millions, et le Canada 375 $ millions. Les contributions de l’Italie et du Royaume Uni étaient probablement incluses dans les 203,19 $ millions fournis par les pays de l’Union européenne.
En chiffres absolus, la valeur de la contribution de Cuba est presque quatre fois plus élevée que celle de la France, 12 fois plus que celle de l’Allemagne, et presque deux fois plus que celle du Canada. À l’exception du montant fourni par les États-Unis, la contribution de Cuba excède de 35 pourcent celle des autres pays du G7 combinés et de la Banque mondiale (479 $ millions US).
Alors que d’autres pays donnent de l’argent, Cuba s’investit activement dans la création d’un système complet de soins de santé qui traitera 75 pourcent de la population haïtienne et qui sauvera des centaines de milliers de vies.
L’analyse de la couverture de la Conférence par cinq des plus importants médias étasuniens – CNN, le New York Times, le Boston Globe, le Washington Post, et le Miami Herald – a révélé que sur les 38 articles publiés dans les 10 jours suivant immédiatement la Conférence, un seul (dans le Miami Herald) a mentionné la contribution de Cuba.
Une recherche Google des 50 résultats de nouvelles sur la ‘Conférence internationale des des donateurs pour un nouvel avenir en Haïti’ organisée par les Nations Unies, n’a produit que deux articles ayant mentionné le rôle de Cuba.
Ces articles parlaient principalement de l’importance du rôle des États-Unis dans l’aide apportée à Haïti. L’effort des États-Unis a souvent été décrit comme équivalent ou même plus important que celui des Nations Unies. L’un d’entre eux déclarait que ‘les contributions les plus importantes avaient été celles des États-Unis et de l’Union européenne’, ce qui n’est même pas vrai puisque le Venezuela a donné 2,4 $ millions US. Les États-Unis figuraient constamment en tête de liste des pays donateurs.
Le contraste est dramatique entre cette ‘dissimulation des faits’ et l’attention accordée aux allégations de violation des droits humains à Cuba. Des dizaines d’articles ont paru ces dernières semaines sur la mort de Orlando Zapata Tamayo, un ‘dissident’ incarcéré ayant un dossier criminel qui a refusé toute nourriture pendant 80 jours, et la grève de la faim de Guillermo Fariatas.
Plutôt que d’accorder préséance au programme médical de Cuba qui améliorera la qualité de vie de 75 pourcent de la population d’Haïti (9 millions de personnes), ces médias ont choisi de souligner le cas de deux hommes qui ont délibérément décidé d’opter pour le suicide et de les présenter comme des martyrs pour, de toute évidence, embarrasser le gouvernement cubain. Des louanges sélectives d’une part, une indignation sélective d’autre part.
On nous demande toutefois de croire que ces médias sont ‘libres’ et ‘non biaisés’. Malheureusement, la grande majorité des médias de la planète choisissent ce genre de reportage sélectif comme modèle. Cela doit changer.
Norman Girvan
Emily J. Kirk de l’Université de Cambridge et John M. Kirk de l’Université de Dalhousie ont contribué à la rédaction de cet article.