En effet, les chercheurs ont pu noter que plus les concentrations sont élevées, plus les nourrissons ont de mauvais résultats aux tests. «Quand on leur montre plusieurs fois deux photos identiques et que, d’un seul coup, on en ajoute une nouvelle au milieu des deux, on voit que les enfants les plus exposés au chlordécone mettent plus de temps à la regarder et qu’ils ne la fixent pas longtemps», explique-t-elle. Chez les nourrissons, le chlordécone agit donc sur la vitesse de détection de la nouveauté et le traitement de l’information. Les méfaits sont plus marqués chez les nourrissons exposés in utero.
Basées sur des petits effectifs, ces observations ne traduisent pas de troubles graves. «Il faudra néanmoins voir comment évolue ce léger déficit, à 18 mois et, ensuite, à 7 ans. S’il persiste, ce serait beaucoup plus troublant», estime Sylvaine Cordier.
À l’image de ce qui se fait en Guadeloupe, le laboratoire d’épidémiologie environnementale de Rennes suit depuis 2002 en Bretagne une cohorte de 3500 mères-enfants (la cohorte Pelagie). Son objectif: mesurer l’impact de plusieurs substances toxiques sur les jeunes Bretons. Les études effectuées alors qu’ils ont atteint l’âge de 7 ans vont sortir à la fin de l’année. «Le chlordécone n’a pas été utilisé en Europe, mais la contamination aux sous-produits du DDT y est beaucoup plus élevée qu’aux Antilles», ajoute Sylvaine Cordier.
Source :
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/09/17/19069-mefaits-chlordecone-averes-chez-nourrissons