Être artiste en Martinique au coeur de la GOuveRnAnCe de MOnoPoLy c’est quelque chose…
Louis Laouchez Saint Joseph, le 12 juillet 2012
Artiste plasticien
A
Madame la Présidente du Conseil général de la Martinique
Madame la Présidente,
Je vous fais part de mon mécontentement pour les raisons suivantes.
Il y a quatre mois vos services ad hoc, sur les conseils de Monsieur Victor Permal, m’ont sollicité afin de participer à une exposition à Cuba en compagnie d’autres artistes martiniquais. J’ai accepté l’offre qui m’était faite, d’une part eu égard à mes affinités avec Monsieur Permal et, d’autre part sachant que cette manifestation se situait dans le cadre d’un hommage à Frantz Fanon.
Pour ce faire j’ai eu la visite dans mon atelier le 24 mars 2012 de Mesdames Auguiac et Cabort chargées du choix des œuvres devant partir à Cuba. (5 œuvres ont été choisies, emballées et emportées le 22 juin 2012).
J’ai bien précisé le 24 mars comme à la réunion du 22 mars dans les locaux de Conseil général, que ma présence à Cuba n’était pas indispensable, d’autant qu’à plusieurs reprises j’ai eu l’occasion de me rendre dans ce pays où, en tant qu’artiste j’ai représenté la Martinique. Deux de mes œuvres figurent dans des musées de la Havane.
Tout cela résume bien le fait qu’à aucun moment je n’ai sollicité votre institution.
Cependant à mon grand étonnement un appel téléphonique émanant de vos services m’a informé que mes œuvres étaient restées « sur le tarmac » selon l’expression de votre agent.
Madame la Présidente je vous saurai gré de bien vouloir me faire savoir les raisons du refus d’embarquer mes œuvres et éventuellement le nom de l’autorité responsable de ce refus
Bien évidemment cette question je l’ai posée à mon interlocutrice qui m’a répondu avec beaucoup d’embarras que le Conseil général ne disposait plus de fonds pour acheminer mes œuvres à Cuba.
Dès lors le contribuable que je suis est en droit de s’étonner de cette réponse pour le moins cavalière quand on s’aperçoit, grâce à la télévision, du nombre impressionnant de personnes qui se sont rendues à Santiago de Cuba avec les fonds, semble-t-il, de votre institution, du Conseil régional et de la Mairie du Lamentin.
A ce jour, je n’ai jamais connu une telle désinvolture voire un tel irrespect à l’endroit d’un artiste surtout de la part de ses propres compatriotes.
Pour votre information, mes œuvres ont déjà traversé tous les océans, figurent dans des musées et participent à apporter ma part de Martiniquais à la mouvance universelle de l’art.
Aucune raison ne peut justifier de votre part une telle attitude.
Recevez, Madame la Présidente, mes très respectueux hommages.
Louis Laouchez