Bondamanjak

Lettre du LKP au Ministre de l’agriculture au sujet de l’épandage aérien de pesticides en Guadeloupe

Tout comme pour la chlordécone, l’emploi des fongicides et des pesticides génèrent des risques
sérieux, voire mortels pour la population. Une fois répandus, les produits toxiques se retrouvent
dans le sol, où ils polluent la nappe phréatique, dans les cours d’eau et ensuite sur et dans les
aliments, pour un temps indéfini.
Un nouveau parasite, le Mycophaphaella eumasa plus agressive que la cercosporiose noire est
en train de s’abattre sur les bananeraies d’Asie et de l’Océan Indien. Quand il arrivera en
Guadeloupe que déversera-t-on sur nos têtes ?
Une des critiques, les plus sévères à l’encontre du modèle économique imposé par les gros
planteurs à la Guadeloupe, a été formulée dans le dernier Rapport de la Cour des Comptes.
Cette institution dénonce, en 2011, les aides exorbitantes perçues par les planteurs des
départements d’Outre-Mer. Elle montre que le choix a été fait de favoriser la banane (53% du total
des aides) alors que son poids dans la production agricole n’est que de 14,5%.
Rapporté aux surfaces concernées en Guadeloupe et Martinique (8.667 hectares), le montant des
aides à l’hectare s’élève à plus de 300.000 € pour 20 hectares.

Et pourtant, cette politique n’a pas empêché la disparition des emplois dans les plantations de
bananes ; moins 47% en Guadeloupe en 2000 et 2007. La Cour des Comptes signale aussi que
les choix effectués, en faveur des cultures d’exportation, ont supprimé la possibilité
d’encourager financièrement les productions diversifiés.
Ses conclusions sont sans appel : ‘’Tant dans leur conception que leurs effets, les aides à
l’agriculture des départements d’outre-mer ne sont pas parvenues à favoriser une activité
compatible avec les critères de développement durable, dans ses dimensions économiques,
sociales et écologiques. Exposées à une forte concurrence, avec la disparition progressive des
protections douanières, les cultures destinées à l’exportation ont été l’objet de regroupements de
producteurs et d’une diminution du nombre d’ouvriers agricoles. Les aides pour les maintenir ont
plus servi à préserver le chiffre d’affaires que l’emploi’’.
Il est plus que temps de repenser notre modèle de développement agricole pour produire et
nourrir les Guadeloupéens en quantité, en qualité et préserver notre santé et notre
environnement.
François HOLLANDE a construit sa campagne autour du slogan : ‘’ LE CHANGEMENT,
C’EST MAINTENANT’’. Alors, ne faudrait-il pas rompre définitivement avec vos
prédécesseurs qui ont sacrifié les habitants de Guadeloupe sur l’autel du profit ?
Recevez, Monsieur le Ministre, nos considérations les meilleures.

 

 

Pour LIYANNAJ KONT PWOFITASYON
Le Porte-parole,
E.DOMOTA