“Monsieur Letchimy,
votre indignation face à l’inaction de l’État pourrait sembler légitime si elle n’était pas entachée par votre propre incohérence. Vous jouez un double jeu flagrant : d’un côté, vous dénoncez un État colonial et les injustices sociales en Martinique, mais de l’autre, vous êtes complice avec ceux qui perpétuent ce système, notamment une certaine élite économique béké.
En vérité, vous mangez à tous les râteliers, cherchant à satisfaire à la fois les attentes des Martiniquais et les intérêts des puissants qui tirent profit de notre dépendance. Les contradictions de votre position. Vous parlez d’avenir pour la Martinique, mais où était votre courage en 2003 lorsque vous avez contribué à faire échouer une évolution institutionnelle qui aurait pu nous donner plus d’autonomie ?
Vous produisez des rapports à foison et remettez des projets aux représentants de l’État, mais quelle transformation réelle avez-vous initiée ?
Pendant ce temps, les Martiniquais voient leurs terres, leurs emplois et leur dignité leur échapper. Comment pouvez-vous critiquer un État colonial alors que vous êtes si souvent dans la complaisance avec ceux qui en profitent localement ?
Les Békés continuent de dominer l’économie martiniquaise, et bien souvent, ils trouvent en vous un interlocuteur docile plutôt qu’un véritable adversaire.
Vous dénoncez publiquement l’exploitation, mais en coulisses, vous négociez et coopérez avec ceux qui maintiennent notre peuple dans une position subalterne.Un préfet complice d’un système oppressif. Quant au préfet, il incarne tout ce que vous dénoncez dans vos discours, mais vous restez étrangement silencieux lorsqu’il impose ses décisions contraires à l’intérêt des Martiniquais.
Vous acceptez de cohabiter avec un représentant de l’État qui ne fait qu’appliquer les politiques d’un gouvernement central aveugle à nos réalités. Son rôle semble être de préserver les intérêts des monopoles économiques, souvent békés, au détriment de la population.Le préfet, garant d’un ordre colonial dépassé, ne se contente pas de bloquer des projets structurants. Il veille également à maintenir les Martiniquais dans une précarité organisée, tout en permettant aux élites économiques de prospérer sans contrepartie pour le territoire. Monsieur Letchimy, pourquoi votre voix n’est-elle pas plus ferme face à ces injustices ?
Les échecs de votre mandat. Depuis votre prise de fonction, la situation de la Martinique ne cesse de se détériorer : • Vous tolérez un système économique qui étrangle nos familles, où les prix exorbitants sont protégés par l’absence de contrôle rigoureux.
• Vous n’avez pas su défendre nos jeunes, qui continuent de partir en masse faute d’opportunités locales, laissant derrière eux une population vieillissante et des villages désertés.
• Vous n’avez pas engagé de véritable bras de fer pour récupérer les 150 millions d’euros que l’État doit chaque année à la CTM pour les aides sociales.
• Vous restez passif face à la crise de notre système de santé, pourtant directement sous la responsabilité de l’État.Ces échecs ne sont pas uniquement le fait d’un État négligent. Ils sont aussi le résultat de votre absence de vision et de courage politique.
La duplicité et ses conséquences Monsieur Letchimy, vous ne pouvez pas prétendre défendre les Martiniquais tout en coopérant avec ceux qui les exploitent.
Cette duplicité affaiblit votre crédibilité et entretient la méfiance envers les élus locaux. Pendant que vous vous contentez de discours, nos jeunes partent, nos aînés sont abandonnés, et notre patrimoine culturel et social se dilue.
Un préfet au service d’un système injuste Quant au préfet, il est clair qu’il n’est pas ici pour accompagner le développement de la Martinique, mais pour maintenir un statu quo colonial.
Il est temps de dénoncer fermement son rôle dans la préservation des inégalités économiques et sociales qui étouffent notre territoire.Place aux actesSi vous voulez réellement incarner le changement, Monsieur Letchimy, il est temps de prouver que vous êtes prêt à rompre avec ce système.
Cela signifie :
1. Cesser de collaborer avec ceux qui maintiennent notre peuple dans la dépendance, qu’ils soient békés ou représentants de l’État.
2. Engager un débat public sur l’évolution institutionnelle et proposer une réforme ambitieuse pour nous libérer de cette tutelle étouffante.
3. Lancer un plan d’urgence pour nos jeunes, afin de leur offrir des opportunités sur leur propre terre.
Un dernier avertissement.
Les Martiniquais n’ont plus le temps d’attendre des rapports ou des promesses vides. L’avenir de notre île se joue maintenant, et il ne se construira pas avec des alliances douteuses ou des compromis. L’heure est venue de choisir : défendre réellement le peuple martiniquais, ou continuer à jouer ce double jeu qui ne profite qu’à une élite restreinte.“