Par Juliette Roméhaut.
La lettre ouverte que vous avez publiée sur Politiques Publiques, m’a enchantée même si elle m’est apparue, d’entrée, insincère.
Vous en appelez, en déclamant, à vos « Frères de combat », vous rendez hommage à votre marraine, c’est un beau geste de reine (eh oui ça rime comme la mèche d’un rhume qui s’arrime), vous en appelez à la justice, à la reconnaissance de la misère. Ok. Je suis plutôt féministe et abolitionniste, donc dans le fond le texte me va.
Aujourd’hui, la loi est votée, vous devez être fière et reconnaissante. Mais vous Madame Sécurité de la ville de Fort-de-France en #Martinique, ayant une connaissance aigue de la situation des prostituées des Terres Sainville, qu’allez-vous mettre en œuvre dès demain pour que toute la loi soit appliquée ?
Je vous remets le point n°3, sûrement le plus important selon moi :
3 – Accompagner les personnes désirant sortir de la prostitution
• En coordonnant des actions en faveur des victimes. Au niveau départemental, le parquet, les services de police et de gendarmerie, services préfectoraux, élus locaux et associations coopèrent en faveur des victimes de la prostitution.
• En aidant financièrement les victimes à sortir de la prostitution. Le texte de loi prévoit d’instaurer un système de protection et d’assistance pour les victimes de proxénétisme, et de créer un « parcours de sortie de la prostitution » pour celles qui en font la demande, via une association agréée. Elles pourront bénéficier d’une aide financière à l’insertion sociale et professionnelle.
• En créant un fonds pour la prévention et l’accompagnement social et professionnel de la prostitution. Il sera abondé par des crédits de l’Etat, la confiscation des biens issus du proxénétisme et un prélèvement du produit des amendes pour recours à la prostitution. Le gouvernement s’est engagé à doter ce fonds de 20 millions d’euros.
• En protégeant les prostituées étrangères. Un séjour de six mois (et droit au travail) peut être provisoirement accordé pour les prostituées étrangères, victimes de proxénétisme et engagées dans un parcours de sortie de la prostitution sans qu’elles soient obligées de dénoncer leur réseaux. Si elles témoignent ou portent plainte contre leur réseau, le titre de séjour est renouvelé, jusqu’à la fin de la procédure judiciaire.
• En les hébergeant. Des places en centres d’hébergement seront réservées aux victimes de proxénétisme et de traite.
• En les protégeant. Les prostituées sont ajoutées à la liste des personnes vulnérables entraînant une aggravation des sanctions en cas de violences, d’agressions sexuelles ou de viols.
Qu’allez-vous mettre en œuvre, vous qui êtes aux affaires, à part de belles paroles et des discours exaltés ?
Allez- vous juste les envoyer dans un peu plus de précarité ?
La volonté politique nécessite un courage dans l’action, je suis curieuse.
Et quant aux peines de prison si récidive, et à la protection des mineurs j’ai hâte de voir les lois mises en place ici et respectées.
Juliette Roméhaut
http://politiques-publiques.net/Prostitution-La-lettre-ouverte-de.html#.Up-JSKWA6w0