Madame la Garde des Sceaux,
Le 17 octobre 1817, l’esclave #FURCY assigne son maître, l’esclavagiste Joseph LORY, au tribunal d’instance de Saint-Denis, à l’île Bourbon.
Le 23 décembre 1843, soit au terme de 27 ans de procédure, la Cour Royale de Paris accorde la liberté absolue à cet homme empreint d’espoir, de foi et de persévérance.
« Je me nomme Furcy. Je suis né libre dans la maison Routier, fils de Madeleine, Indienne libre, alors au service de cette famille. Je suis retenu à titre d’esclave chez Monsieur Lory, gendre de Madame Routier. Je réclame ma liberté : voici mes papiers ».
Aujourd’hui, l’histoire extraordinaire de cet homme est étonnamment méconnue à l’île de La #Réunion et, au regard de son caractère exceptionnel, elle mérite d’être portée à la connaissance d’un large public.
En effet, aucune une rue, aucune place, aucune ruelle, ni même une impasse ne porte son nom.
Pas un buste, voire une plaque commémorative ou une stèle, n’honore la combativité dont a fait montre cet homme réunionnais pour obtenir sa liberté et rétablir sa dignité.
Connaissant votre souci de la vérité historique, votre attachement aux principes universels de liberté et de justice, ainsi que votre engagement pour la reconnaissance de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité, nous vous sollicitons ce jour afin de favoriser les initiatives de nature à sceller, dans la mémoire des réunionnais et des français l’épique parcours de ce héros.
Aussi, nous exprimons le vœu que le Ministère de la justice soucieux des valeurs que porte la République française, pose un geste symbolique qui s’illustrerait par l’attribution à l’une des salles d’un des tribunaux de Paris, le nom de l’esclave affranchi, FURCY.
Dans cette attente, je vous prie de recevoir, Madame la Garde des Sceaux, l’expression de notre très haute considération.
gilles dégras
Pour le Collectif LIBER NOUT FURCY
Madame Christiane TAUBIRA,
Ministre de la justice, Garde des Sceaux
Ministère de la Justice
13, Place Vendôme
75042 Paris cedex 01