Par Bruno Benjamin.
Bonjour Mr le 1er ministre
Etant bousculé hier à parler cyclones avec un groupe de profanes intéressés par le phénomène, par les risques naturels et les risques qui sont liés, je n’ai pas vu l’arrété de catastrophe naturelle publié hier suite au passage de l’ouragan Maria.
Je vais te tutoyer parce que je sens qu’on va devenir copains toi et moi, je vais te parler souvent. Et je tutoie mes copains.
Donc… j’ai appris ce matin que ton arrêté de catastrophe naturelle ne prenait pas en compte les dégats du vent sur la #Guadeloupe dite « continentale ». J’aimerais savoir qui est l’abruti qui t’a conseillé de ne pas prendre en compte le vent.
Parce que on ne t’a pas dit qu’il y a des toîts qui se sont envolés? On ne t’a pas dit que tous les bananiers de Guadeloupe ont cédé sous le vent? On ne t’a pas dit que 15 à 20% des panneaux publicitaires ont plié ou explosé? On ne t’a pas dit qu’une très grande partie des arbres de la Guadeloupe ont soit été déracinés, soit ont perdu des branches?
Tu sais quoi? Je te le dis tout doucement, pour que personne n’entende. Le préfet lui même a tellement eu peur du vent qu’il a fui de là où il était pour se mettre en sécurité. Tellement il y avait du vent. Tellement il avait peur. Il est parti avec son cabinet. Mais bon c’est pas assez pour mettre une catastrophe naturelle.
Bon je me mets à imaginer que c’est peut être ta ministre du Bout du Monde qui t’a dit de ne pas mettre le vent. Tu sais quoi…? J’ai des doutes la concernant. Pendant que tu t’occupes des affaires de la France, la dame raconte de grosses conneries aux Antilles. Attends, rapproche toi, je ne vais pas le dire trop fort. La dame a dit que les Antilles c’est le bout du monde… oui oui. St martin et St Barth c’est le bout du monde. Mais la dame n’a pas regardé d’où elle vient? St Pierre et Miquelon… c’est tellement le bout du monde que y’a même pas un vol direct depuis Paris. J’ai une copine qui a dit que c’est tellement le bout du monde, chez elle, que même les cyclones ne vont pas là. Elle est très mauvaise à son poste, et si devant toi elle fait genre, nous on l’a démasquée. Tu peux la remanier. Debarrasse toi d’elle. Ici on appelle ce genre de personne une charrette à roues carrés.
Bref… on est dimanche.. demain quand tu vas au bureau, prends un stylo et corrige l’arrêté de catastrophe naturelle. Tu en sortiras grandi. Parce que on m’a dit que tu avais l’intention de venir ici. Je ne sais pas, mais j’ai l’impression que ce n’est pas avec des petits drapeaux tricolores que tu seras accueilli si tu laisses cette injustice. Je te dis ça gentiment, hein. Et quand tu viens, amène un cahier de mutations. Y’a 2 ou 3 personnes qui devraient avoir une mutation loin, à l’autre bout de la France. Si ton préfet est honnête il te dira qui. Et il te dira qu’en Guadeloupe il y a eu des vents de force ouragan .
Aaaaah j’ai oublie de te dire. Le préfet a dit que Maria était un cyclone, pas un ouragan. Je ne sais pas qui lui a soufflé ça (parce que je pense pas que tu as nommé un préfet ici qui n’a pas ouvert un dictionnaire…), mais ce genre de conseiller qui raconte des bétises, ici on appelle ça un tèbè.
Bon timal, j’ai à faire. Je te laisse corriger le truc, et fais genre c’est le stagiaire qui s’est trompé. On ne t’en voudra pas. Parce que sinon, comme je nous connais, les Guadeloupéens, on va mal le prendre. On va vraiment très mal te prendre.
A bientôt Edouard, et bonjour à tout le monde.
#Maria #jaimelesmandarines #anpakadakò