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L’ex-préfet Girot de Langlade jugé à Créteil pour injures raciales

Tournure politique

L’affaire, qui pourrait valoir à l’ex-préfet jusqu’à six mois de prison, a très vite pris une tournure politique. Dès le début août et le dépôt de la première plainte, Paul Girot de Langlade, aujourd’hui âgé de 63 ans, est suspendu de ses fonctions. « Je ne tolérerai jamais que des propos racistes ou discriminants soient tenus dans notre pays, d’autant plus par un représentant de l’État », justifie alors le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, jugeant ce comportement « indigne » de la République. Mais le préfet contre-attaque et sort de son devoir de réserve. Fin août, dans Le Parisien, il accuse le ministre d’avoir « orchestré » cette affaire « pour se refaire à bon compte une virginité de parfait antiraciste » après son passage controversé au ministère de l’Identité nationale.

La sanction tombe début septembre : Paul Girot de Langlade est mis à la retraite d’office. « On n’est plus dans une démocratie », s’emporte-t-il alors que le ministère assure que la procédure disciplinaire a été scrupuleusement respectée. Mais quelques jours plus tard, c’est au tour de Brice Hortefeux d’être au coeur d’une polémique pour avoir déclaré au sujet d’un jeune militant UMP d’origine maghrébine : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. »

L’ancienne candidate (PS) à la présidentielle Ségolène Royal recommande alors à Brice Hortefeux de s’appliquer à lui-même « la jurisprudence Girot de Langlade » en se mettant à la retraite d’office. L’ancien préfet savoure alors sa revanche. « Je me dis que le plus raciste des deux, ce n’est pas moi », déclare-t-il en visant le ministre. Avec une pointe d’ironie, son avocat, Me Gilbert Collard, relève aujourd’hui, dans une déclaration à l’AFP, que M. Hortefeux « a déjà été condamné par la justice contrairement à (son) client ». Pour ses propos jugés « outrageants » envers les personnes d’origine maghrébine, Brice Hortefeux a été condamné, le 4 juin, à une amende de 750 euros. Il a fait appel de cette décision.

Source AFP