9 novembre 2006, à l’issue de l’Appel de Paris, 68 experts internationaux ont ratifié le mémorandum qui demande aux instances européennes de mettre en œuvre des mesures pour protéger la santé et surtout réduire le nombre de déclenchements de cancers. Parmi les préconisations, l’interdiction formelle de construction de tout nouvel incinérateur, et un moratoire sur toute nouvelle autorisation de coincinération (boues des stations d’épuration – déchets médicaux et hospitaliers – bois traités – déchets dangereux).
Au nombre des signataires, on retrouve des personnalités éminentes telles que les deux Prix Nobel de Médecine français, les Professeurs François Jacob et Jean Dausset, de nombreux membres des Académies des Sciences et de Médecine parmi lesquels les Prs Jean Bernard, Yves Coppens, François Gros, Lucien Israel, Luc Montagnier, des personnalités médiatiques, humanistes comme Nicolas Hulot, Albert Jacquard, Boutros Boutros-Ghali (ancien secrétaire général de l’ONU), sans oublier le Pr. Belpomme, cancérologue, instigateur de cet Appel de Paris. Au terme de leurs travaux et s’appuyant sur des recherches récentes, ces scientifiques ont déclaré que « l’incinération aveugle des déchets, telle que la propose la directive 2000/76/CE est en l’état extrêmement dangereuse, sans garantie de sécurité sanitaire, polluante pour l’environnement et de plus insuffisamment rentable économiquement ».
La cancérogénicité des fumées des incinérateurs est aujourd’hui admise par le gotha de la communauté scientifique. Et, le danger est tel, qu’ils font pression sur la plus haute autorité politique de l’Europe pour interdire les incinérateurs. Voilà une vérité qui risque de déranger tous ceux qui ont entériné les propositions de CGEA – Onyx (groupe VIVENDI Environnement), exploitant de l’usine d’incinération de Dillon. Une décision prise en dépit du bon sens et dont on commence à peine à mesurer les conséquences sur la santé des martiniquais.
Louis BOUTRIN.