Par Yan Monplaisir.
Si je m’autorise à intervenir régulièrement dans le débat économique et social de la #Martinique c’est parce que je crois aux vertus de la pédagogie et à l’implication du citoyen. Plus on comprend les mécanismes et les interactions qui engendrent l’enrichissement global de notre Région et plus nous sommes à même d’intégrer dans le dialogue social les contraintes et les limites de l’exercice. Ne pas considérer comme l’aboutissement d’un simple rapport de force un accord salarial moderniserait de manière significative la pratique des partenaires sociaux. Souvent, les revendications sont formulées sans aucune référence ni aux possibilités de l’entreprise concernée ni aux possibilités de l’économie dans son ensemble.
Car enfin si nous devions céder à toutes les demandes de ceux qui exercent une activité « vitale » pour la Martinique indépendamment des possibilités « générales » de notre Economie, il faudrait prendre au plus grand nombre au profit de quelques-uns !
En d’autres termes, à moins qu’il n’y ait des rentes de situation toute augmentation inconsidérée des charges d’exploitation se traduira par une hausse des prix que nous devrons tous subir.
En bout de course, c’est généralement le consommateur qui, au terme d’un conflit social, met la main à la poche ! Le bon sens admet aisément que dans le contexte actuel, où il n’y a pratiquement pas de croissance et ou la hausse générale des prix est inférieure à 1%, les exigences doivent être proportionnées.
Plus chacun d’entre nous sera en mesure d’interpréter les phénomènes qui commandent notre performance collective et plus nous pourrons espérer l’implication de tous à la réussite de la Martinique.
Mais tout d’abord, comment mesurer la performance de notre Région et comment évaluer le résultat des politiques publiques mises en œuvre ? L’indicateur principal utilisé pour mesurer la richesse d’un pays est le Produit Intérieur Brut (#PIB).
C’est la quantification pour une année donnée de la valeur totale de production de richesses (données calculées pour tous les pays à partir de mêmes éléments). La variation d’une année sur l’autre du PIB renseigne sur l’état de santé du pays et pourrait être comparée au compteur de vitesse des automobiles. Mais pour bien apprécier la performance et le bien fondé des politiques mis en œuvre il faut aussi pouvoir se comparer aux autres.
La Martinique en rade
Dans notre cas, nous disposons d’un élément de comparaison des plus pertinents puisque par sa taille, sa population, sa situation géographique, son histoire et par biens d’autres aspects la Guadeloupe affiche de nombreuses similitudes avec nous et il en va de même dans une moindre mesure de La #Réunion et de la #Guyane.
Fort de ce constat je livre à votre appréciation les tableaux ci-dessous émanant de l’#INSEE (Institut National des Statistiques et Etudes Economiques) et de l’#AFD (Agence Française de Développement) en attirant votre attention sur les faits suivants qui ressortent de leur lecture :
En 2000 (toute une symbolique) le PIB de la #Guadeloupe a, pour la première fois depuis la présence française, dépassé celui de la Martinique. Je vous laisse apprécier par ailleurs ce qu’il en est de l’évolution de la croissance mesurée sur une période de 10 ans (de 1998 à 2008).
Je laisse à chacun le soin d’en tirer les conclusions que bon lui semblera. Je ne puis pour ma part m’empêcher de penser de plus en plus fort que d’autres choix auraient permis de bien meilleurs résultats…