Un diplomate occidental, habitué aux missions d’évaluation électorale, a confirmé les recommandations figurant dans le document, écrit AP. Pour sa part, l’AFP dit tenir la même information d’un diplomate de l’ONU à la suite de la rédaction du rapport par dix experts de l’OEA, arrivés à Port-au-Prince fin décembre. « Il sera très difficile pour le Président René Préval d’ignorer cette recommandation », a fait remarquer la source onusienne qui a requis l’anonymat. Le chef de l’Etat sortant, qui avait lui-même sollicité l’aide de l’OEA, pourtant déjà très impliquée dans le processus électoral, a fait savoir lundi soir à quelques radios sur lesquelles il a choisi de s’exprimer, que le rapport n’avait pas été encore acheminé à son bureau. Vivement contestés, les premiers résultats des présidentielles avaient donné Mirlande Manigat en tête avec 31% des voix, devant Jude Célestin (22%) et Michel Martelly (21%). Accusé d’avoir été le grand bénéficaire de fraudes électorales massives, M. Célestin a refait surface ces derniers jours et a tenu des rassemblements politiques dimanche dans les quartiers populaires de Delmas 2, Delmas 4 et St-Martin (centre de Port-au-Prince) après avoir visité auparavant Solino et Ti Chéry. Des sources diplomatiques ont confié à l’AFP que les ambassadeurs des pays amis d’Haïti (Etats-Unis, Brésil, Canada, France…) comptaient appeler M. Préval rapidement après la remise du rapport en vue d’engager des discussions sur ses conclusions. S’exprimant sur les risques de nouvelles violences post-électorales face à cette nouvelle donne de la conjoncture politique, l’ambassadeur américain à Port-au-Prince, Kenneth Merten, a souhaité que « tout le monde garde la tête froide ». Appelant de ses voeux à la transparence de la suite du processus électoral, le diplomate a fait savoir que le rapport devait être envoyé aux autorités haïtiennes lundi en fin de journée ou mardi. « La mission de l’OEA a travaillé de manière indépendante et objective et fait des investigations poussées pour aboutir à des résultats qui soient fiables et proches de la réalité » a, pour sa part, assuré l’ambassadeur de France, Didier Le Bret. « La communauté internationale, en faisant le choix d’une médiation, espère que les recommandations de la mission de l’OEA, quelles qu’elles soient, puissent être suivies », a-t-il encore indiqué. A Washington, le secrétaire général adjoint de l’OEA, Albert Ramdin, a souhaité que le gouvernement haïtien « prenne la bonne décision » après avoir pris connaissance du rapport. Mais, a-t-il prévenu, « je crois que personne ne pourra être heureux de ce que dit le rapport » tout en affirmant n’être pas imbu de son contenu. Le Président René Préval, dont le mandat constitutionnel expire le 7 février, a une fois de plus manifesté lundi son intention de rester au pouvoir, si nécessaire jusqu’au 14 mai, en vue de « boucler » le processus électoral et de céder son fauteuil à un « successeur élu ». Alors que le pays se dirige peut-être vers un nouvel épisode de la crise politique, la visite de la présidente de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des Etats-Unis, la républicaine Ileana Ros-Lehtinen, est attendue mardi. « Il va sans dire qu’au cours de l’année écoulée les Haïtiens ont été confrontés à un certain nombre de défis, mais il est aussi important d’évaluer la progression du pays durant cette année », a déclaré la congresswoman dans un communiqué. spp/Radio Kiskeya