En 2013, réunis dans le cadre de la Caricom, les chefs d’Etat de la Caraïbe ont pris à l’unanimité la décision de demander réparation aux anciennes puissances coloniales, qui ont instauré la traite négrière pour s’enrichir, tandis que les populations antillaises subissent encore les conséquences durables de ce crime contre l’humanité.
Après une première rencontre à Saint Vincent l’année dernière, un second rassemblement a eu lieu à Antigua du 12 au 15 octobre 2014. Louis-Georges Tin s’y est rendu avec le Comité National pour les Réparations #Martinique, dirigé par Garcin #Malsa, également président du #MIR (Mouvement International pour les Réparations).
Participaient à cette rencontre de nombreuses personnalités comme le premier ministre d’Antigua et Barbuda, la ministre jamaïcaine de la culture et de la jeunesse, Hillary Beckles, le président de la commission caribéenne pour les réparations, ou encore Julius Garvey, le petit-fils de Marcus Garvey. A cette occasion, la délégation martiniquaise a pu présenter un certain nombre de propositions très concrètes :
-la création par la Caricom d’un tribunal spécial international permettant de juger les anciennes puissances coloniales,
-la signature par les Etats membres de la Caricom des accords de Londres, sur les crimes contre l’humanité,
-l’adoption par la Caricom et par ses Etats membres d’une résolution excluant toute relation avec les entreprises liées à l’esclavage tant qu’elles n’auront pas reconnu et réparé les torts commis par le passé,
-l’organisation d’une campagne de demande de réparation à l’égard des compagnies et des familles qui, comme les Etats européens, ont bénéficié de l’esclavage,
-l’abolition du Code noir, qui demeure encore, malgré l’abolition de l’esclavage,
-la mise en place d’une politique active permettant d’arriver au plus tôt à la souveraineté alimentaire,
-la décolonisation pleine et entière de tous les Etats de la Caraïbe se trouvant encore sous domination coloniale.
A cette occasion, Louis-Georges Tin a tenu à saluer une fois de plus l’action pionnière du MIR qui, dès 2005, avait lancé une première action judiciaire contre l’Etat français pour demander réparation. A cet égard, les autres délégations n’ont pas manqué de saluer le dynamisme de la délégation martiniquaise qui, composée de huit personnes, était de fait la plus importante de toute la Caraïbe. Louis-Georges Tin s’est réjoui d’avoir pu y participer, cette rencontre ayant permis de renforcer les liens avec les organisations régionales mobilisées sur le dossier.