8:00 : Madame le proviseur s'affole. Sur la recommandation d'un éminent représentant d'une association de parent d'élèves, Mme le proviseur décide de faire évacuer l'établissement avant 9:30. Coups de téléphone à Mme le Recteur qui finissent par l'excéder, au Conseiller Régional en charge des lycées qui ne s'irrite pas d?être constamment dérangé (c'est un bon), au Conseil général pour faire revenir les bus scolaires et ramener les élèves chez eux. Il faut faire vite. Des attaques terroristes signalées par la CIA ? Un tsunami repéré par la météo ? Une éruption de la Pelée annoncée, un cyclone dévasteur en vue ? Une bombe cachée dans un recoin obscur ? Al Qaeda ? L'Alliance Caraïbes ? Résistances ? Tchernobyl 2, le retour ? Un danger grave et imminent ? Mais non. Juste une canalisation d'eau rompue et donc l'interruption de l'alimentation en eau du lycée. Mme le proviseur est surexcitée. M. le représentant parle de la voix calme qui convient à un homme martiniquais resconsable. Au nom suprême de l'hygiène et de la santé (sic), ils ont décidé qu'il fallait évacuer le lycée. Alors qu'il n'y a qu'une demi journée de classe le mercredi. 10:00 : Par la grâce d'un parent d'élève se prétendant responsable … euh non responsable et d'un chef d'établissement qui ne brille pas par son sang froid, des centaines d'enfants dans les rues aux abords du lycée, attendants leurs parents ou les bus scolaires, un jolie pagaille dans le quartier, des risques d'accidents ou d'incidents, une demi journée de classe de perdue. Pas pour tout le monde. A midi plus personne ne répondait au téléphone dans le lycée.