Le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba est enlevé dans la nuit.
Sur ordre de Mobutu Sese Seko, chef de l’Etat Congolais depuis son coup d’état
de l’année précédente, il est livré à ses pires ennemis au Katanga. Il y sera
assassiné et son corps ne sera jamais retrouvé, ce qui lui donne un statut de
légende dans des récits et des contes dans sa région de Kisangani (Ex Stanleyville).
Quarante huit ans après, les idéaux de cette figure de la
lutte nationale Congolaise, dont la stature recouvre toute l’Afrique, restent toujours d’une
brulante actualité sur un continent globalement livré au régionalisme et au tribalisme.
Extraits
d’un discours prononcé le 30 juin1960 : « Nous
allons mettre fin à l’oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous
les citoyens jouissent pleinement des libertés fondamentales prévues dans la
Déclaration des Droits de l’Homme…. Mais pour que nous arrivions sans retard à
ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous demande de
m’aider de toutes vos forces. Je vous demande à tous d’oublier vos querelles
tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger
».
Cette
volonté nationaliste du révolutionnaire est contradictoire des intérêts des
trusts Belges et Américains qui exploitent les ressources du Congo et saignent
le pays. Il faut l’arrêter….. La suite appartient à l’histoire.
Tribaliques
« Du côté de Katanga,
On dit qu’un géant
Dans la nuit est tombé
Et l’eau qui tombe des ciels
L’eau qui tombe des fronts
L’eau qui tombe des yeux
L’eau qui coule en ondoyant
Dans le fleuve couleur de thé
Toute l’eau pleure et gémit
Dans cette nuit
Où la mort a visage de géant«
Henri Lopes.
A voir, le film-documentaire de Raoul Peck, réalisateur
haïtien, «Lumumba, la mort d’un
prophète » 1991.
A lire « L’Assassinat
de Lumumba » de
Ludo de Witte.
Photo : Le premier ministre congolais Patrice Lumumba et le vice-président du Sénat Joseph Okito lors de leur arrestation à Léopoldville, l’actuelle Kinshasa, en décembre 1960. STRINGER / AFP