a grande fille qui est en terminale, soutenue par sa mère, veut aller au lycée. Comme elle dit au père furax «il y aura deux profs, ceux qui seront là pourront leur poser toutes les questions qu'ils veulent. Y' Bac, Papa ». La cadette Cunégonde, veut aller au collège. Elle suppose qu'il n'y aura pas beaucoup de profs et que ça va être la fête toute la journée. Ca a chauffé au dîner tous les soirs de cette semaine. Hier, le père a crié que sa position était idéologique. Qu'il n'y avait aucune tradition familiale le jeudi de l'Ascension. Qu'il préférait perdre une journée de travail mais qu'il tenait à cette tradition de se retrouver en famille ou entre amis proches pour passer un bon moment. Qu'il s'en foutait du matoutou, que d'ailleurs cette année ce serait un colbou de cabris qu'il cuisinerait. Ce qu'Amédée craint de perdre, plus que les punches et le vin qui arroseront la journée, ce qu?il craint vraiment de perdre ce sont ces petits trucs qui restent et qui le raccrochent à ce qu'il sait, qu?il connaît depuis son enfance, dans un monde qui va tellement vite, trop vite. Amédée a peur. La mère Fenouillard n'a rien dit, de peur d'énerver encore plus son bougre. Mais elle a pensé « quand même, quand même quand même, à cause de ce couyon de Raffarin, on ne va pas manger de crabe à pentecôte cette année alors».
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