par Julien Frémont –
Le scandale financier qui secoue actuellement l’UAG (Université des Antilles et de la Guyane) est parti de deux rapports successifs de la Cour des comptes qui pointe du doigt les dérives financières d’un groupe de recherches en économie basé à la #Martinique, mais qui a ses ramifications en Guadeloupe et en Guyane. Ce groupe s’appelle le CEREGMIA et son directeur, dit « Le Parrain », est Fred #Célimène. Rappelons que la Cour des comptes est l’une des plus hautes juridictions de l’Etat français et que ses membres sont choisis pour leur intégrité.
Nous livrons ci-après quelques extraits du premier rapport…
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Extrait du rapport de la Cour des Comptes (1999-2003):
« Lors des années 1996-1997, M. Célimène a sollicité le versement de telles indemnités à certains agents du CEREGMIA (dont lui-même) en répartissant entre eux l’intégralité des rémunérations prévues au titre des contrats sur lesquels il appuyait sa demande. En l’espèce, n’était pas prise en considération l’idée selon laquelle la rémunération prévue au titre des contrats pouvait couvrir tout ou partie la perte d’activité – et donc les coûts- pour l’université que représente la mise à disposition de personnes pour effectuer les travaux contractuels.
Figurent ainsi dans les dossiers de l’UAG des projets d’ordre de reversement portant sur les sommes suivantes :
– 185 775 FF en 1996 pour M. CELIMENE (soit sensiblement plus que la moitié de l’indice 575 de la fonction publique) ;
– 129 775 FF en 1996 pour M. LOGOSSAH Kinvi, maître de conférences au CEREGMIA (également supérieur à la moitié de l’indice 575)
– 75 025 FF en 1997 pour M. CELIMENE
– 75 025 FF en 1997 pour M. LOGOSSAH Kinvi ».
[…] Une procédure comparable a conduit le directeur du CEREGMIA à faire signer, en 2004, par le doyen de l’UFR, un « état pour servir à la rémunération de personnes ayant concouru à l’exécution d’un contrat de recherche » visant à répartir 26 025, 00 euros issus du contrat passé en juillet 2000 avec l’Agence Régionale de Développement Touristique de la Martinique (ARDTM), les deux principaux bénéficiaires envisagés, MM. LOGOSSAH Kinvi et CARPIN Eric devant percevoir chacun à ce titre une somme de 8439, 00 euros.
La demande faite par M. CELIMENE a été jusqu’à présent bloquée tant par le président de l’université que par l’agent comptable. En effet, la possibilité d’une indemnisation, telle que prévue par le décret de 1985 modifiée, ne saurait être assimilable à la faculté pour les agents concernés […] d’exercer une activité de type « libérale » au sein même de l’université, celle-ci finançant alors, à travers les supports qu’elle offre à ses enseignants-chercheurs, les frais annexes afférents à cette activité ».
16 à 17 ans après, les dividendes sont toujours grassement partagés entre ces mêmes personnes. Une société anonyme du nom de GECADES (Groupe d’Etudes, de Consultation et d’Aide à la Décision Economique) dont le PDG qui n’est autre que Kinvi LOGOSSAH (représenté par un directeur administratif et financier haïtien, M. Jean-Armand MONDELIS), facture au directeur de l’IFGCAR qui n’est autre toujours que Kinvi LOGOSSAH qui se facture donc à lui-même, des honoraires d’un montant dépassant les 100 000 euros !!!!
La coopération a bon dos pour se faire des choux gras !!!!
En 2009, toujours sur le même programme intitulé IFGCAR, M. CELIMENE encaisse comme honoraires de cours (NON DECLARES sans doute) la coquette somme de 7500 euros ce qui représente près de 190h de cours effectués en Haïti, quand on sait qu’un enseignant-chercheur doit 192 HTD. Ces heures ont-elles été déclarées ? Ont-elles fait l’objet d’une autorisation de cumuls ? Qui a signé de telles autorisations ?
Toujours en 2009, sur le même programme, en plus d’encaisser des perdiems et taxis de l’ordre de 13 000 euros, M. CELIMENE a touché des honoraires de coordination scientifique de l’ordre de 20 000 euros, tandis que Kinvi LOGOSSAH encaissait lui aussi au titre de l’encadrement de mémoires la belle somme de 7150 euros.
Ce système est bien huilé et souterrain, parfaitement caché et opaque. Seule une enquête d’investigation poussée permet de découvrir ces données. L’UAG a-t-elle eu ses données ? La Cour des Comptes les connaît-elle ?