Depuis 2005, des organisations regroupées au sein de diverses structures (Komité Mé 67, Anmwé 67, …), ont entrepris des démarches auprès de l’Etat Français pour qu’une enquête soit diligentée sur les tueries de Mai 1967. Jusqu’ici, aucune réponse.
Toutes les archives des hôpitaux et mairies relatives à cette période ont mystérieusement disparu et les archives françaises nous sont interdites.
Face à ce mépris, les investigations se sont poursuivis directement sur le terrain même, en Guadeloupe, et ont permis de rencontrer des témoins visuels, des parents et amis de victimes, des blessés, des emprisonnés, ….. Aux dires d’un ancien ministre des DOM, M. Lemoine, il y eut 87 morts et des centaines de blessés. Mais le nombre réel de morts va bien au-delà et dépassera la centaine de Guadeloupéens tués.
Aujourd’hui, 42 ans après, nous poursuivons notre combat pour la vérité, la reconnaissance de ce massacre, la justice, le jugement et la condamnation des coupables, la réhabilitation des victimes, la réparation des préjudices, l’accès aux archives et dossiers de l’époque et à l’écriture de cette page de notre histoire.
Depuis plusieurs mois maintenant, nous suivons avec intérêt les prises de position de la France sur tous les dossiers relatifs à la défense des droits de l’homme à travers le monde.
L’Archipel de Guadeloupe, Pays Caribéen, inclus unilatéralement dans les Régions Ultrapériphériques Européennes (RUP), serait de ce fait un régime de droit.
Or les faits : Affaires MADASSAMY, SELBONNE, LEFORT, SENAR, …, licenciement abusif et condamnations arbitraires de syndicalistes, racisme à l’embauche contre les Guadeloupéens d’origine Africaine et Indienne en Guadeloupe, ….. ; confirment que notre vie quotidienne est tissée, depuis tantôt, de longues suites de brimades, d’injustice, de répressions et de discriminations de tous ordres.
Ainsi, les représentants de l’Etat Français nous abreuvent de discours officiels vantant « la France patrie des droits de l’homme » (pour rappel, la déclaration des droits de l’homme date de 1789 et l’abolition de l’esclavage de 1848, sic !!) et du caractère infaillible de la société de droits.
Disons le, l’exercice de la justice à nos actes ordinaires est fondée sur la plus flagrante des discriminations coloniales : celle de la couleur !
Sommes-nous confrontés à un phénomène marginal ?
Notre vision de la réalité sociale et politique est-elle à l’excès réductrice ?
Sommes-nous victimes d’un mirage ?
Certainement pas.
Ce dont nous sommes sûrs, c’est d’aspirer à une société plus égalitaire contrairement à ce que les faits nous imposent aujourd’hui. Voila pourquoi notre présente requête ne se fonde pas sur des considérations vagues et générales.
Nous exigeons du Gouvernement de la France des réponses claires et précises sur les évènements de Mai 1967, survenus à Pointe à Pitre, en Guadeloupe.
Nous exigeons la vérité, la reconnaissance de ce crime colonial, la justice, le jugement et la condamnation des coupables, la réhabilitation des victimes et emprisonnés, la réparation des préjudices, l’accès aux archives et dossiers de l’époque.
Pourquoi le massacre de centaines de Guadeloupéens ?
Pourquoi n’y a-t-il que des victimes qui ont été condamnées ?
Pourquoi les criminels ont-ils été décorés ?
Pourquoi ce black out ?
Le Porte parole,
Elie DOMOTA