Bondamanjak

Maignan Maignan tu tues tu lulu (Mantè pa ni mémwa ?)

Roseline Bachelot, ministre de la santé, reconnait elle-même le problème en recommandant une consommation bi-hebdomadaire de nos produits locaux.

 

Donc le problème existe comme en témoigne la destruction d’une cargaison de patates douces trop chargée en pesticide.

Si la France ne veut pas consommer les produits issus du sol martiniquais, pourquoi les Martiniquais devraient-ils se résigner à consommer des produits empoisonnés ?

Il n’y a ici aucune accusation envers les agriculteurs mais il faut avoir le courage de leur dire que l’on ne peut en toute conscience continuer à faire commerce sur la vie des siens.

Le problème des pesticides menace jusqu’à notre culture en touchant aux aliments de base des antillais, lesquels contribuent à construire notre identité : faut-il renoncer à nos légumes pays, à nos jardins créoles parce que nous n’avons pas le courage de traverser une révolution mentale : l’arrêt d’un système et l’avènement d’un autre ! Le passage d’une agriculture traditionnelle aux méthodes suicidaires à la pratique volontariste d’une agriculture propre et raisonnée.

Le moment est venu de faire le point : il n’est pas acceptable que l’on annonce déjà la prochaine récolte pour mars 2008 comme si le peuple n’était pas inquiet et ne réclamait pas de savoir la vérité !

Faut-il pour secouer l’apathie collective, interpeler magistralement l’Etat comme le fit Zola en son temps ?

Si oui, alors J’accuse !

J’accuse d’indifférence orchestrée ou d’absence de réactivité.

Aux Martiniquais de manifester enfin la dynamique d’une ambition depuis trop longtemps rêvée !

Aux ministres de montrer la mesure de leur tempo et de leur volonté de s’inscrire dans la rupture.

Parce que le temps des rêves est révolu.

Chantal MAIGNAN